Statistiquement, après trois excellentes saisons, The Good Wife aurait pu amorcer son déclin ou ne pas s'améliorer. Après tout, le ronron de la routine est souvent au rendez-vous après trois solides rendez-vous.

Ce n'est absolument pas le cas ici: les textes sont toujours forts et, surtout, la qualité de la distribution de cette série créée par le couple Robert et Michelle King en fait la distinction. Et la classe (à part).

Julianna Margulies est absolument fascinante - son côté énigmatique, sa sensualité et jusqu'à son rire sont incomparables - dans la peau d'Alicia Florrick, que l'on a découverte en femme bafouée du procureur de l'État (Chris Noth), reconnu coupable d'avoir eu des relations avec des prostituées et emprisonné pour corruption. Elle était restée à ses côtés. Officiellement. Mais, sans ressources et avec deux enfants à sa charge, était retournée sur le marché du travail. Avocate, elle avait été. Avocate, elle redevenait.

Nous l'avons suivie dans sa vie professionnelle (les cas présentés sont généralement intéressants), familiale (ses liens avec sa fille, son fils, sa belle-mère et son mari sont rendus avec justesse bien qu'ils soient, sous certains aspects, un peu tordus) et personnelle (sa relation extra-conjugale avec un avocat de la firme où elle travaille; son amitié avec Kalinda, hermétique enquêtrice de la boîte).

Tout cela est approfondi en cette quatrième saison (22 épisodes, en anglais avec sous-titres anglais) où rien ne va plus chez Lockhart Gardner qui a fait faillite (une prime à Christine Baranski, formidable de bout en bout dans son interprétation de Diane Lockhart); où Peter Florrick, dont la réputation a (plus ou moins) été rétablie, fait campagne pour devenir gouverneur de l'Illinois - alors que de nouvelles rumeurs d'infidélité courent à son sujet et que son chef de campagne (excellent Alan Cummings) fait l'objet d'une enquête; où le passé revient hanter quelques personnages (Kalinda en particulier, dont le mari refait surface en un arc dramatique qui frôle toutefois le soap opera); et où les couteaux volent aussi bas que les ambitions sont grandes parmi les avocats... dont les règles de conduite, à la cour et à l'extérieur, jouent souvent dans les zones grises.

Une ambiguïté des gens et des situations qui fait la richesse de The Good Wife. Mais un verdict clair: on aime.

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THE GOOD WIFE 4. CRÉÉE PAR ROBERT ET MICHELLE KING. AVEC JULIANNA MARGULIES, JOSH CHARLES, CHRISTINE BARANSKI, ARCHIE PANJABI.