Elementary (23 épisodes, en anglais avec sous-titres anglais) vient occuper un autre espace dans une niche déjà très peuplée: celle des téléséries policières. Plus précisément, celle des séries qui mettent en scène de drôles de zigotos prêtant main-forte aux forces de l'ordre (on pense à The Mentalist, Castle, Perception, Unforgettable, etc.). Encore plus précisément, celle de la série britannique Sherlock, qui revisite de façon contemporaine les enquêtes du génie de Baker Street.

Reste que, sans faire de feux d'artifice côté originalité, cette série est de celles auxquelles on s'attache rapidement - notamment grâce aux deux interprètes principaux. L'excellent Jonny Lee Miller incarne Sherlock Holmes, fils de millionnaire londonien, devenu accro aux drogues, maintenant en réhabilitation à New York, qui partage son toit avec un «compagnon de sobriété», Watson; Lucy Liu interprète ce dernier... ou plutôt cette dernière, puisque le fameux docteur est de sexe féminin et porte le prénom de Joan. Elle était chirurgienne; elle a laissé tomber la médecine pour des raisons que l'on découvrira petit à petit, et maintenant, elle apporte son aide d'une autre façon.

Le voile sera aussi levé, en temps et lieu, sur les raisons qui ont conduit Holmes à consommer drogues et alcool en quantité. Là se trouvent bien des références au personnage créé par Arthur Conan Doyle. En fait, les fans ne pourront que se frotter les mains en voyant apparaître l'épisode appelé M. Y aurait-il du Moriarty dans l'air? Et comment! Fascinant de voir comment les scénaristes ont joué, par la suite, avec l'ennemi juré de Holmes. Un peu tiré par les cheveux, mais quand même fascinant.

La relation entre ce Holmes, dont la folie affleure ici et là dans les manies et les tics, et ce Watson au calme apparent, mais façon «main de fer dans un gant de velours», est très efficace, et rendue avec nuances et juste assez d'ombres par les deux acteurs principaux.

Quant aux enquêtes, en général bouclées à la fin de chaque épisode dans une structure très conventionnelle, elles mettent en scène des coupables dont on flaire assez vite l'identité... mais c'est la route qui mène à eux qui fait l'intérêt de la chose. En fait, on se demande comment les hordes d'auteurs travaillant à toutes ces séries policières parviennent à éviter de se répéter ou de répéter ce que les autres ont fait! Ça, ce n'est certainement pas élémentaire, ma chère Watson!

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ELEMENTARY 1. CRÉÉE PAR ROBERT DOHERTY. AVEC JONNY LEE MILLER, LUCY LIU, AIDAN QUINN, JON MICHAEL HILL.