Même si elle est moins forte que la première saison, certains des événements qu'elle traverse s'étirant en longueur, la deuxième virée à laquelle nous convie Hell on Wheels (10 épisodes, en anglais et en français sous le titre pas terrible de La bataille du rail) nous conduit encore une fois à une fascinante croisée des chemins.

Bienvenue dans un univers à la Deadwood, pour la vision crade et pas du tout «john-waynienne» du Far West; où certains personnages sont conçus et filmés comme s'ils étaient sortis de la bande dessinée Jonah Hex; et où le héros est un homme plein de secrets, tourmenté, transplanté dans un milieu où il n'a plus sa place - à la façon de Raylan Givens dans ce western contemporain qu'est Justified.

Les amateurs de ce genre, dur, cru, sans concession et quasi exclusivement masculin, seront aux anges en montant dans ce train qui traverse le milieu des années 1860 alors que la Union Pacific Railroad étend ses rails sur l'Ouest américain.

Suivant les travailleurs, une «ville» composée de tentes et de constructions facilement déplaçables, surnommée Hell on Wheels et abritant travailleurs, mercenaires, prostituées, pasteur, commerçants, etc. Parmi eux, quelle joie de retrouver Cullen Bohannon, qui a quitté le campement à la fin de la première saison, axée sur le thème de la vengeance; et qui, cette fois, après une courte "carrière" de voleur de trains (ceux que, ironiquement, il protégeait dans les épisodes originaux), revient au bercail, reprend du service au service de la compagnie dont l'avancée est maintenant menacée par les Sioux.

On entre en effet dans leur territoire. Et si l'on se fie à la terrible (vraiment, terrible) finale de cette deuxième saison, là battra le coeur de la troisième. On peut toutefois regretter que certaines péripéties mettant en scène des personnages assez secondaires occupent pas mal d'espace alors que la quête de Bohannon, viscérale et primordiale dans la première saison, est complètement écartée du chemin.

Par contre, ce que l'on découvre sur le passé du personnage est passablement étonnant, totalement inattendu. Et pourtant, ça se tient. Ça promet d'autant plus.

* * * 1/2

Hell on Wheels, créée par Joe et Tony Gayton. Avec Anson Mount, Colm Meaney, Common, Dominique McElligott.