Quand la diffusion de la septième saison de Weeds s'est terminée, en septembre 2011, les artisans de la série ignoraient si un huitième tour de piste leur serait accordé. C'est dire que la créatrice de la série, Jenji Kohan, et ses troupes étaient prêts à assumer une ultime scène à la manière de The Sopranos. On laissait les Botwin sur un coup de feu. Quelques secondes auparavant, Nancy se trouvait dans la ligne de mire d'un tireur. Fondu au noir. Mourait-elle? Survivait-elle? À chacun de se faire une idée.

Le suspense a duré deux mois. Showtime a alors annoncé que la comédie noire sur fond vert (marijuana) aurait 13 épisodes supplémentaires. Or Weeds ne pouvant être Weeds sans Mary-Louise Parker (d'abord, ç'aurait été un crime, un vrai; ensuite, plus prosaïquement, il a été rendu public assez rapidement que l'actrice avait signé un contrat pour cette dernière saison), nous savions qu'elle serait des nôtres. Dans quel état, par contre, mystère...

On est rapidement fixé sur la chose, cette huitième saison (12 épisodes, dont le dernier est de double durée, en anglais avec sous-titres en anglais, qui démarrent sur une interprétation toujours différente et surprenante de la chanson Little Boxes, dont c'est le grand retour - yé!) s'ouvrant quelques secondes après la détonation.

Pas de saut dans le temps, donc, du moins pas tout de suite. L'équipe de Weeds succombera à cette tentation (souvent risquée) pour le dernier épisode. On a en fait l'impression que les 11 demi-heures précédentes n'ont pour fonction que de mener là, ce qui n'est pas un défaut en soi... sauf quand, pour cela, des étapes sont forcées; des rebondissements, plus ou moins inspirés; et certaines intrigues, mises de côté.

Une finale douce-amère pour plusieurs personnages (sur le plan personnel). Mais qui fera sourire (pas seulement à cause de la moustache qu'arbore Alexander Gould sur son visage de gamin ce n'est pas un spoiler, on voit «la chose» sur le boîtier) pour la vision qu'elle présente du futur de... l'industrie de la marijuana. On savait depuis le début où se situaient les créateurs de la série. Ils étalent ici ce qui pourrait bien être leur idéal. Amusant. Mais trop bonbon, trop planant et moins mordant que ce à quoi on aurait pu s'attendre de cette comédie si noire et grinçante à ses débuts.

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WEEDS 8. CRÉÉE PAR JENJI KOHAN. AVEC MARY-LOUISE PArKER, JUSTIN KIRK, HUNTER PARRISH, ALEXANDER GOULD, KEVIN NEALON.