Tout en conservant le modèle qui a fait le succès de ses trois premières saisons (structure non linéaire, rebondissements multiples à travers une intrigue complexe), la série judiciaire Damages, pour sa quatrième année (10 épisodes, en anglais ou en français), quitte les crimes financiers et les recours collectifs pour se tourner vers un autre point chaud de l'actualité américaine: l'Afghanistan et les soldats qui reviennent en état de choc d'une mission - qu'elle soit officielle ou pas.

Le résultat est particulièrement cynique face à la politique militaire américaine. Surtout, l'intrigue joue d'une corde plus universelle: nous sommes dans l'émotion et l'humain dès le départ, plus que dans la manigance financière un peu plus froide et intellectuelle. Il n'empêche qu'une grande attention est exigée afin de jouir de tout ce que Damages a à offrir en rebondissements et en personnages ni blancs ni noirs.

La saison commence deux ans après la conclusion de la précédente, alors qu'Ellen a quitté la firme de Patty Hewes - pour de bon, croit-elle. La jeune femme est alors jointe par un ami d'enfance (Chris Messina, convaincant) de retour du front où il a accompli une mission spéciale menée par une «armée privée» que le gouvernement engage sur une base régulière. Il a des choses à révéler, entre autres sur celui qui mène le jeu et le destin de cette lucrative organisation, Howard T. Erikson. John Goodman est excellent (sait-il être autrement?) dans ce rôle et Dylan Baker est formidable dans celui de son âme damnée.

D'accord, la piste impliquant un reporter de guerre aurait pu être plus élaborée et on aurait pu se passer de celle concernant Patty et son fils prodigue, dont le seul but semble être de mener au revirement final, punché et mettant la table pour la cinquième saison.

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DAMAGES 4. CRÉÉE PAR DANIEL ZELMAN, GLENN KESSLER ET TODD A. KESSLER. AVEC GLENN CLOSE, ROSE BYRNE, JOHN GOODMAN, DYLAN BAKER.