Outre la fabuleuse maison qui les abrite et donne son titre à la série, 16 personnages principaux se partageaient l'écran dans la première saison de Downton Abbey - laquelle a longtemps été presque introuvable sur le marché, mais, hourra!, c'est chose du passé. Il y en a quelques-uns de plus dans la deuxième (huit épisodes plus une émission spéciale de Noël, en anglais avec sous-titres anglais), mais il ne faut pas s'en inquiéter: encore une fois, le scénariste Julian Fellowes sait comment les présenter, rapidement, sans douleur, efficacement. Avec maestria et une formidable compréhension des relations «maître et valet» dans l'Angleterre du roi George V.

La saison inaugurale se terminait avec l'annonce que le Royaume-Uni entrait en guerre contre l'Allemagne. Celle-ci s'ouvre sur des images de la Première Guerre mondiale, avec ses tranchées boueuses et ses soldats mal préparés. Parmi eux, quelques visages familiers. Scènes-chocs. Et bientôt, retour dans la campagne où trône la résidence secondaire du comte et de la comtesse de Grantham, entourés de leurs trois filles et de serviteurs zélés et stylés - en apparence, car, nous le savons maintenant, ce n'est pas le cas de tous.

La guerre a, naturellement, changé bien des choses. Une des demoiselles se sent appelée à servir. Une autre pense un peu trop à sauter la clôture jusqu'ici infranchissable qui sépare les classes sociales. Et puis, dans la cuisine, les complots se trament, les amours éclosent, les comptes se règlent - ou pas. Certains, là aussi, veulent gagner le front. D'autres sont prêts à tout pour en revenir. Et puis, il y a Downton Abbey. Immense et si peu «peuplé», alors que l'hôpital militaire du village n'est plus assez grand pour recevoir les officiers en convalescence. Le comte et la comtesse pourraient-ils ouvrir leurs portes aux blessés?

Que dire sinon que l'ensemble est superbement écrit, interprété et réalisé. Le spectateur n'est pas que voyeur; il a l'impression de faire partie de cette famille dysfonctionnelle. Même si certaines lignes dramatiques sont moins «réalistes» ou moins bien menées que celles auxquelles la première année nous a habitués.

Mais ne faisons pas la fine bouche: Downton Abbey, c'est de la grande qualité, comme la télévision britannique sait en faire.

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DOWNTON ABBEY 2. CRÉÉE PAR JULIAN FELLOWES ET GARETH NEAME. AVEC HUGH BONNEVILLE, ELIZABETH McGOVERN, MAGGIE SMITH, MICHELLE DOCKERY.