Les auteurs de 5e Rang, Sylvie Lussier et Pierre Poirier, nous préparaient au départ du personnage de Kim (Catherine Brunet) depuis plusieurs épisodes déjà.

On sentait la jeune fermière et technicienne animalière à côté de ses bottes en caoutchouc. Après des années de silence, Kim a finalement révélé l’identité du père de sa petite Camille (Marguerite Laurence). Il s’agit de l’ex-soldat maintenant ermite Réginald (Maxime de Cotret), amoureux actuel de sa sœur aînée Julie (Marie-Ève Milot).

Évidemment, cette annonce a creusé un fossé entre les deux sœurs Bérubé, dont les enfants partageront le même père/oncle. Et après une 14e rupture définitive avec son Jean-Michel (Frédéric Millaire-Zouvi), Kim a ensuite averti sa maman, Marie-Luce (Maude Guérin), qu’elle retournait à l’école à Victoriaville et qu’elle lui confierait sa fille pendant son absence de Valmont.

PHOTO BERTRAND CALMEAU, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Catherine Brunet quitte la série 5e Rang après deux ans et demi, mais son personnage (Kim) reviendra à l’automne sous les traits de la comédienne Julie Renault.

Rendu là, on se disait que Kim allait simplement disparaître du générique de 5e Rang et que son personnage bourru ne serait qu’un souvenir diffus, comme Bob le bélier ou la table régionale du Carré vert.

C’est à la fois vrai et faux. D’abord, oui, Catherine Brunet quitte bel et bien 5e Rang, occupée par un gros projet au cinéma, mais son personnage de Kim reviendra à l’automne sous les traits de l’actrice Julie Renault, vue dans les films Les mauvaises herbes et La petite reine.

Julie Renault, qui a peu fait de télévision, a déjà entamé les tournages du téléroman agropolicier de Radio-Canada, qui se déroulent à Saint-Rémi et à Saint-Chrysostome, en Montérégie. « On ne pouvait pas juste faire partir Kim. C’est l’un des personnages principaux de la série. Tout le monde voulait garder Catherine Brunet, mais ça ne rentrait plus dans l’horaire. Marie-Luce a déjà perdu son mari, elle ne pouvait pas perdre sa fille en plus », m’explique la productrice de 5e Rang, Joanne Forgues, de la boîte Casablanca.

PHOTO PAUL-PATRICK CHARBONNEAU, FOURNIE PAR L’ARTISTE

Julie Renault incarnera le personnage de Kim.

Pour remplacer Catherine Brunet, la production cherchait une actrice qui « avait la même énergie que Kim et qui ressemblait physiquement à Marie-Ève Milot et à Maude Guérin », précise Joanne Forgues.

Catherine Brunet aura donc passé deux ans et demi à incarner la mère monoparentale Kim Bérubé dans 5e Rang. La décision d’abandonner ce rôle n’a pas été prise à la légère. « Ça me stressait beaucoup. La production m’a toujours beaucoup accommodée. On a essayé de trouver des solutions, mais ça ne fonctionnait plus. J’avais peur de blesser des gens en m’en allant. Je ne voulais pas avoir l’air d’une lâcheuse », confie Catherine Brunet en entrevue téléphonique.

En plus de la deuxième et dernière saison de Pour toujours, plus un jour de Bell Média (Crave, Noovo), Catherine Brunet entamera à l’été le tournage d’un film coproduit par le Québec et la Belgique, dans lequel elle tient un rôle principal. Impossible d’en apprendre plus sur ce long métrage.

Les cotes d’écoute de 5e Rang ne cessent de grimper depuis sa mise en ondes, en janvier 2019. Entre janvier et mars 2021, la série a attiré une moyenne de 1 194 000 fans, pour une part de marché estimée à 35 %. Ce qui signifie qu’une personne sur trois qui regardent la télé les mardis à 21 h syntonise 5e Rang. C’est pas mal plus costaud que le chiffre d’affaires de Fou de Food.

Brillante Kate Winslet !

Après sa performance éclatante dans la minisérie Mildred Pierce de HBO, il y a déjà 10 ans, Kate Winslet renoue avec la télé américaine avec autant de talent et de brio.

L’actrice britannique tient la vedette d’une nouvelle minisérie policière de sept épisodes, Mare of Easttown, qui démarre dimanche à 22 h sur Crave. Super Écran relaiera la version française les jeudis à 20 h à partir du 22 avril.

J’ai vu cinq des sept épisodes de Mare of Easttown et c’est du lourd. Dans tous les sens du terme. C’est une série pesante, lente et glauque dans la lignée de Sharp Objects, de Jean-Marc Vallée. Soyez averti. Ça ne vous extirpera pas du marasme si vous êtes déprimé. Au contraire. Ce qui n’enlève rien aux nombreuses qualités de l’émission, que j’ai dévorée.

Mare, c’est le nom du personnage de Kate Winslet, la cynique sergente-détective Mare Sheehan, qui travaille dans une ville grise de Pennsylvanie, où tout le monde connaît son voisin. Divorcée et vivant en colocation avec sa sarcastique mère, Helen (Jean Smart), Mare enquête sur le meurtre d’une jeune mère de famille, alors que sa vie personnelle s’effondre. En résumé : Mare en arrache.

Oui, il y a un mystère à résoudre, mais l’attrait de Mare of Easttown réside dans la tension qui s’installe doucement et l’ambiance étouffante qui englue cette communauté de la classe moyenne.

L’enquête avance et rouvre d’anciennes blessures. Les soupçons se posent sur un oncle, un ex-ami ou une ancienne camarade de l’équipe de basketball du secondaire.

Kate Winslet est exceptionnelle dans ce rôle où elle porte des vêtements informes, ne se lave pas souvent les cheveux et parle avec un accent de Philadelphie. Si vous avez embarqué dans True Detective (ou Bête noire de Séries Plus), vous risquez d’être aspiré par Mare of Easttown, quitte à avoir les bleus, juste un peu.