Est-ce que l’on pourrait ériger une statue — ou renommer un barrage d’Hydro-Québec — en l’honneur de l’excellente actrice Christine Beaulieu ? ManiChristine-5, ça sonne plutôt bien, non ?

Parce que cette comédienne est formidable et naturelle dans son rôle de mère de trois enfants débordée dans la nouvelle comédie L’œil du cyclone, offerte jeudi dans la section Véro.TV de l’Extra de Tou.TV (un jour, Radio-Canada reviendra à des appellations plus simples pour ses plateformes, ça devient ridicule).

L’œil du cyclone, c’est une comédie rassembleuse et chaleureuse sur la charge mentale, qui incombe plus souvent aux femmes qu’aux hommes, soyons honnête deux secondes. C’est drôle et rythmé, avec des touches de sarcasme qui apportent un côté plus tranchant à l’émission, sans jamais basculer dans le cynisme décapant.

Oubliez la mère indigne ici. L’œil du cyclone souffle ailleurs. La chef de famille, l’organisatrice de mariage Isabelle Gagnon (Christine Beaulieu), s’occupe d’une maisonnée harmonieuse, où tourbillonnent des jumeaux de 9 ans et une adolescente de 16 ans (Emi Chicoine). Oui, ça se peut une maman de 40 ans et une ado non bougonneuse qui partagent une belle complicité.

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Les comédiens Joey Bélanger et Patrick Hivon dans une scène de L’œil du cyclone

Même les relations d’Isabelle avec son ex-conjoint, l’éternel ado Jean-François (Patrick Hivon), se passent bien. Quel est alors l’intérêt de suivre ce clan uni, si personne ne se crie dessus ou ne menace d’alerter la DPJ ?

C’est dans le quotidien que la tempête s’abat. Le bordel règne en maître dans la résidence principale. Enfin du chaos domestique au petit écran ! Trop souvent, on regarde des séries québécoises où les cuisines sont vides, vides, vides et on se demande qui sont ces « american psycho » qui vivent dans de tels endroits aseptisés, de type condo modèle ?

Dans L’œil du cyclone, il y a des Tupperware qui disparaissent, des lunchs zéro déchet, du travail à la maison, une grand-mère (Danielle Proulx) envahissante, du picossage dans la fratrie, des entraînements de soccer, une toilette qui déborde et des enfants dégourdis qui demandent : « C’est quoi, un golden shower ? » Google répondra à votre question.

Le premier épisode étourdit tellement Isabelle jongle vite avec tous les tracas de sa smala sans échapper de balle.

Comme dans Fleabag, House of Cards ou Ramdam, selon vos références, le personnage de Christine Beaulieu s’adresse directement à la caméra pour « ventiler » avec le téléspectateur. Une façon classique d’établir une complicité avec le téléspectateur à la maison. C’est dans ces instants que le méchant sort de la bouche de cette femme vive et sarcastique, pas du tout au bord de la crise de nerfs. Moi, j’aime bien ce procédé, qui nous met, en quelque sorte, dans le coup.

Dans un rôle secondaire, Véronique Cloutier campe la sœur d’Isabelle, courtière immobilière célibataire et sans enfant, qui aime le beau linge et le vin blanc. Elle s’en sort correctement, comme Maripier Morin dans La faille.

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Emi Chicoine (à gauche) interprète la fille de 16 ans de la protagoniste, Isabelle Gagnon, tandis que Véronique Cloutier (à droite) interprète le personnage d’Éliane, sa sœur.

Son personnage s’appelle Éliane et sonne un peu cliché. Elle fréquente des hommes mariés et joue la tante cool avec les enfants de sa sœur. Espérons que la belle Éliane, dont l’assurance cache de toute évidence des insécurités, gagnera en profondeur dans les épisodes à venir.

L’œil du cyclone a été pondu par un groupe d’auteurs supervisé par Jean-François Léger (Mes petits malheurs). Moins grinçante que Les mecs, cette comédie remplit bien son mandat : divertir, réunir et faire sourire.

Radio-Canada déposera les six premiers épisodes de 30 minutes jeudi dans l’Extra de Tou.TV. Les sept autres demi-heures arriveront le 4 mars. Aucune date n’a été confirmée pour une diffusion à la télévision régulière.

Le « boys club » reste !

Nous étions si près de l’éviction d’une tête forte du « boys club » de Big Brother Célébrités sur Noovo. Mais si loin en même temps, en raison de l’ambivalence insupportable de Kim Clavel. La boxeuse promet systématiquement de protéger une personne (comme Rita Baga ou Laurence Bareil), mais change toujours d’idée peu de temps avant le vote. C’est lourd.

C’est finalement Varda Étienne, pour préserver sa santé mentale, qui a choisi de quitter le manoir de L’Île-Bizard. Avec élégance, dignité et fierté, pour la citer. En entrevue avec l’animatrice Marie-Mai, Varda a confié que François Lambert était un joueur machiavélique, hypocrite et qu’elle l’avait fait pleurer. Woups.

Autre conseil pour conserver un bon équilibre psychologique dans la maison : ne plus jamais faire de lipdub, s’il vous plaît. Même Claude Bégin a eu la lucidité de dire que c’était « quétaine en estie ».

On a aussi vu Camille Felton, 21 ans, exprimer son malaise devant les commentaires de mononcle d’Emmanuel Auger à propos de son apparence. Dire que Camille et l’alliance des valentins étaient à un vote de sortir mononcle Manu.

Ce qui nous ramène encore au même point : les filles, réveillez-vous avant de subir le même sort que Geneviève Borne, Marie-Chantal Toupin, Laurence Bareil et Varda. Et bye-bye, les « popeyes » du gym.

Ça brasse dans la Star Ac

Le réalisateur Jean-François Blais (La voix, En direct de l’univers) a refusé le contrat de réalisation des galas dominicaux de Star Académie. Le réalisateur Daniel Laurin (Révolution, La semaine des 4 Julie) a accepté, avant de démissionner, quelques mois avant le décollage du télé-crochet de TVA. Puis, c’est Yves Lefebvre (ADISQ, Artis) qui a finalement accepté la délicate mission de réaliser le plus gros show de variétés de la télévision québécoise.

Il semble toutefois que ce titre porte malchance. Selon mes espions, Yves Lefebvre (gala ADISQ, La voix) a été écarté lundi après un seul gala de Star Académie, qui a été plombé par plusieurs problèmes techniques, dont l’éclairage. C’est un geste très rapide.

Des sources bien informées rapportent que le réalisateur Yves Lefebvre a écopé pour des décisions qui ne relevaient pas de lui. Il a servi de bouc émissaire, me dit-on. Yves Lefebvre n’a pas répondu à ma demande d’entrevue lundi.