« Je me suis fait virer » : l'animateur du Plus grand cabaret du monde sur France 2, Patrick Sébastien, a confirmé samedi soir qu'il ne serait pas reconduit à la rentrée 2019 par France Télévisions.

« On m'a fait plein de choses qui ont dû me pousser à partir [...]. Au bout du compte, ils y sont arrivés », a déclaré l'animateur-producteur de 64 ans à l'émission de Thierry Ardisson, Les Terriens du samedi, sur C8.

Il a dénoncé un manque de « respect » de la part de la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte.

« En 4 ans, je l'ai vue 10 minutes et, quand je l'ai vue, elle ne savait pas que j'avais fait Le grand bluff , émission de 1992 qui détient le record de la plus forte audience jamais relevée en France pour un divertissement, avec près de 17,5 millions de téléspectateurs et 74 % de part de marché, a-t-il poursuivi. « C'est comme si le patron de la Fédération de tennis ne savait pas que Noah a gagné Roland-Garros ».

Contactées par l'AFP, les porte-parole de France Télévisions et de France 2 se sont refusées à tout commentaire.

Selon l'animateur, il n'a pas été reçu par la direction. « On a convoqué ma femme, qui est la directrice de ma boîte, pour lui dire en cinq minutes que c'était fini. »

Les jours de l'auteur et interprète de chansons festives comme Le petit bonhomme en mousse, Les sardines, Une p'tite pipe hourra !, friand de grivoiseries, paraissaient comptés sur le service public depuis l'arrivée à la tête de France Télévisions de Delphine Ernotte.

Celle-ci, qui avait déclaré en 2015 « on a une télévision d'hommes blancs de plus de 50 ans et, ça, il va falloir que ça change », a engagé un mouvement de renouvellement.

À la fin de son contrat, en juin, Patrick Sébastien s'ajoutera ainsi à la liste des figures « historiques » ayant quitté France Télévisions ces dernières années, de Julien Lepers à Gérard Holtzl, en passant par Daniel Bilalian, David Pujadas, Georges Pernoud ou William Leymergie.

L'animateur a également cité une étude sur lui réalisée par France 2 il y a un an, qui a conclu : « "Patrick Sébastien fait de l'audience malgré tout grâce à son pouvoir contaminant". Comme ça, j'ai appris que j'étais un virus ».

« J'ai quand même de la dignité. Je ne suis pas un paillasson, allez essuyer vos pieds ailleurs », a-t-il lancé.

L'animateur, arrivé sur France 2 en 1996, avait déjà vu le nombre de ses premières parties de soirée réduites à trois Plus grand cabaret du monde et quatre Années bonheur.

De son vrai nom, Patrick Boutot, le natif de Brive-la-Gaillarde avait démarré comme imitateur dans des cabarets dans les années 1970, avant d'entamer une longue carrière à la télévision.

Il revendique sa proximité avec la vedette de C8 Cyril Hanouna, auquel il a dédié une chanson en 2015 et qui a popularisé Les sardines.

Dans les années 80 et 90, il est l'un des animateurs phares de TF1, chaîne à laquelle il présente plusieurs émissions de parodies ou de sketches (Carnaval, Sébastien, c'est fou...) et son plus grand succès Le grand bluff, dans laquelle il trompe des animateurs de jeux de la Une grâce à des déguisements époustouflants.

Mais, en 1995, il est condamné à une amende pour « provocation à la haine raciale » pour un sketch controversé diffusé dans son émission Osons : Casser du Noir, une parodie de Casser la voix, le mégasuccès de Patrick Bruel, dans laquelle il imitait Jean-Marie Le Pen.