Le gouvernement fédéral ne taxera pas Netflix, mais le géant de la diffusion en ligne versera au moins 500 millions de dollars sur cinq ans pour financer des productions canadiennes, a confirmé mercredi soir une source gouvernementale.

C'est l'une des annonces que fera jeudi la ministre du Patrimoine canadien, Mélanie Joly, dans un important discours sur la politique culturelle qui a été élaborée après des mois de consultations.

Les libéraux ont écarté à répétition l'idée d'imposer une «taxe Netflix» sous prétexte qu'ils ont été élus en promettant de ne pas alourdir le fardeau fiscal de la classe moyenne.

La ministre Joly l'a réitéré mercredi au parlement lorsqu'on lui a demandé ce qu'elle pensait des doléances du président et chef de la direction de Québecor, Pierre Karl Péladeau, qui exhortait Ottawa de taxer Netflix.

Elle a affirmé que M. Péladeau avait «tout le loisir de s'exprimer sur ses propres opinions», mais qu'elle-même arriverait jeudi «avec des solutions».

Un peu plus tôt, le chef du Parti conservateur, Andrew Scheer, disait souhaiter voir un plan «qui respecte les contribuables et respecte le rôle du gouvernement de pas (trop s'impliquer) dans la vie personnelle des Canadiens».

En soirée, mercredi, après la diffusion d'informations sur la contribution de Netflix, le député néo-démocrate Pierre Nantel a accusé sur Twitter Mme Joly de «sous-trait(er) nos politiques culturelles» au diffuseur en ligne.

«Qui décide où va l'argent? Quelle part francophone?  cecinestpasunepolitique», a-t-il écrit.

La ministre Joly prononcera son discours sur «la vision du gouvernement du Canada pour les industries culturelles et créatives du Canada dans un monde numérique» à midi, au Château Laurier, à Ottawa.