En cet âge d'or des téléséries, La Presse décortique chaque semaine une série qui vaut le coup d'oeil. Aujourd'hui: The Mist.

L'histoire

The Mist (La brume) est tout d'abord un roman à succès signé par Stephen King dans les années 80. C'est ensuite un film de Frank Darabont, sorti en 2007. Mais depuis la fin du mois d'août, c'est aussi une série de 10 épisodes d'une quarantaine de minutes produite par Netflix qui suit les déboires d'une famille dans une petite ville des États-Unis. Alors que la mère perd son emploi, sa fille se fait violer lors d'une fête et c'est le sportif étoile de l'école qui est accusé par le meilleur ami de la victime. Mais un autre drame déferle sur la ville: une inquiétante brume surnaturelle envahit les rues et tue tous ceux qui se trouvent sur son passage. Enfermés dans un centre commercial et dans une église, les habitants de la ville perdent peu à peu le contrôle en se laissant guider par la peur et la situation vire aux règlements de comptes.

La distribution

Le duo mère-fille incarné par Alyssa Sutherland (la reine Aslaug dans Vikings) et Gus Birney ne brille pas particulièrement à l'écran. Ces deux protagonistes manquent de profondeur, perdues au milieu d'un trop grand nombre d'histoires secondaires. Dans la peau du père de l'héroïne, Alex, Morgan Spector (Boardwalk Empire) prend seulement son envol dans les trois derniers épisodes. On salue par contre les performances de Frances Conroy (Six Feet Under, American Horror Story) en énigmatique vieille dame qui joue les messies ainsi que de Russel Posner, interprète d'Adrian, le meilleur ami d'Alex. Présenté comme un jeune bicurieux mal dans sa peau, il se révèle être le personnage le plus complexe et intéressant de The Mist. Il soulève à lui seul des préoccupations liées à l'intimidation, à la quête d'identité sexuelle et au viol.

Le verdict

Il y a peu de reproches à faire à l'excellente trame narrative du roman de Stephen King. Mais le créateur de la série, Christian Torpe, a choisi de faire de ce brouillard un endroit où les peurs les plus profondes et les démons intérieurs auront raison des habitants de la ville. La brume sert parfois à rendre justice, mais aussi à exacerber les différences et les conflits, prenant une tournure de satire sociale un peu bancale. On déplore la piètre qualité des effets spéciaux de cette série qui dispose pourtant d'un budget considérable. Malgré six premiers épisodes décevants, on se surprend à attendre avec impatience la seconde saison de The Mist grâce aux trois derniers. La tension y monte d'un cran et on obtient enfin un résultat à la hauteur de l'oeuvre de Stephen King. À regarder donc, en avance rapide pour les deux premiers tiers, mais avec attention pour la dernière ligne droite.

Image fournie par Netflix

Dans The Mist, Christian Torpe a choisi de faire du brouillard un endroit où les peurs les plus profondes et les démons intérieurs auront raison des habitants de la ville.