En cet âge d'or des téléséries, La Presse décortique chaque semaine une série qui vaut le coup d'oeil.

L'histoire

À la vue de sacs verts, de tas d'immondices, on se bouche le nez, on détourne le regard. Pourtant, les ordures ont l'effet d'un aimant sur quelques humains. Car ils savent d'instinct qu'elles peuvent contenir des trésors insoupçonnés. C'est ce que la série Belles ordures propose à travers le regard de deux «scrapeurs» des Basses-Laurentides et de quelques autres personnages. À la recherche d'objets métalliques non ferreux, qu'ils ramassent et revendent à des recycleurs, ils sont aussi à l'affût d'autres pièces de valeur à revendre à des antiquaires. «Un Toys "R" Us pour adultes», observe un interviewé. À terme, la série permet de découvrir le vaste monde des ordures sous un autre angle, celui d'une industrie qui donne du travail non seulement aux éboueurs, mais aussi à des recycleurs, artistes et patenteux inventifs.

Les protagonistes

Michel Couture et Patrice Guillard sont les deux principaux personnages. La jeune réalisatrice Mélissa Beaudet (Police Académie) les a longuement accompagnés dans leur quotidien. Derrière leur dégaine un brin rugueuse et hirsute, les deux hommes sont attachants. Ils parlent de leur métier avec une conviction qui est belle à voir. Ils insistent sur le «service à la clientèle». Ils se voient comme des écologistes. Ils célèbrent la joie de travailler à l'extérieur. De plus, Michel, Patrice et tous les personnages secondaires sont, à leur façon, de réels ethnologues-archéologues-historiens extirpant des ordures des objets de la culture populaire. On sourit par exemple en voyant Michel fouiller les entrailles d'un ancien cinéma pour en ressortir avec de vieilles lampes au design exceptionnel.

Le verdict

Une vraie «série de gars», Belles ordures est conçue dans la lignée d'émissions telles La guerre des enchères ou Brocanteurs de Vegas. C'est le genre de série qui nous titille et nous fait vivre par procuration la vie de chasseurs de trésors. Un plaisir coupable qui se déguste (oui, même le mercredi soir) avec une bière et un sac de Doritos. De plus, Mélissa Beaudet a eu la superbe idée d'insérer des photos et bouts de films anciens qui viennent expliquer l'origine de certains objets. Cette touche historique donne une couleur unique au projet. Mêlant divertissement et éducation, Belles ordures peut aussi être vue comme une fourmilière où l'on nettoie, déménage et épure.

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La série de 10 épisodes de 30 minutes est diffusée tous les mercredis, à 20 h, sur la chaîne Historia.

Photo fournie par Corus Média

La série Belles ordures suit principalement Michel Couture (notre photo) et Patrice Guillard, « scrapeurs » de profession.