La représentation de la diversité canadienne au petit écran se serait améliorée au fil des dernières années, mais les personnes autochtones et handicapées peinent toujours à s'y tailler une place, selon les participants d'une recherche pour le compte du Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC).

Ce rapport - déposé en mars, mais seulement rendu public cette semaine - constate que si les téléspectateurs sondés observent une représentation plus juste des minorités ethnoculturelles, des femmes et de la communauté LGBTA, les personnes handicapées et autochtones n'auraient pas profité du même sort.

C'est la conclusion de six groupes de discussions tenus à la mi-janvier à Toronto, Ottawa, Montréal, Halifax, Vancouver et Québec.

La firme Phoenix SPI a demandé aux participants de se prononcer sur l'énoncé «La télévision canadienne devient un miroir dans lequel tous les Canadiens peuvent se voir».

Un peu plus de la moitié ont exprimé leur désaccord, alors qu'un peu plus du quart d'entre eux partageaient cet avis.

Selon plusieurs participants, les personnes autochtones sont pratiquement invisibles sur les réseaux canadiens et sont sinon dépeintes au moyen de stéréotypes, soit en tant que personnes pauvres, alcooliques ou qui inhalent de la colle et de l'essence.

Quant aux personnes handicapées, les participants les ont jugées peu présentes, mais habituellement bien décrites.

La couverture journalistique d'enjeux concernant les divers segments de la population a pour sa part été qualifiée d'adéquate, mais sans surprise, les participants ont réclamé qu'une plus grande importance soit allouée aux nouvelles concernant leurs propres communautés.

Par exemple, les femmes souhaitaient voir davantage de manchettes sur le sexisme dans les forces armées et les minorités ethnoculturelles voulaient plus de reportages sur les pratiques policières discriminatoires.

La firme Phoenix SPIinsiste que ces résultats ne rendent compte que des points de vue des participants et ne peuvent pas être généralisés à l'ensemble de la population canadienne.

En mai, le CRTC avait été la cible de critiques après le renouvellement des licences de Bell, de Corus et de Rogers, qui avaient alors vu leur seuil minimal d'investissements en «émissions d'intérêt national» baisser.

Malgré la levée de boucliers des artisans de ce secteur culturel, les analystes disaient ne pas anticiper pour autant une baisse du financement des séries, des documentaires ou des galas canadiens.

La ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, s'est engagée à dévoiler d'ici la fin de l'année son projet de réforme du paysage des télécommunications.