Combien sommes-nous à avoir encore une conception abstraite de l'autisme ? En cette matière, on est certainement sortis de Tout le monde en parle moins niaiseux, dimanche soir. Dans les mots des invitées Kim Thúy, Brigitte Harrisson et Lise St-Charles, la condition des autistes devenait tout à coup plus claire. Un fabuleux cours d'autisme 101.

Belle idée de Kim Thúy d'inciter les intervenantes Brigitte Harrisson et Lise St-Charles à vulgariser la chose dans un livre intitulé L'autisme expliqué aux non-autistes. Celles-ci sont bien placées pour en parler, puisqu'elles sont à la source du Langage SACCADE Conceptuel (LSC), une manière de communiquer qui a beaucoup aidé Kim Thúy dans ses rapports avec son fils autiste de 15 ans, Valmont, qui ne parle pas. Ne serait-ce que pour permettre au fils de dire à sa mère qu'elle lui faisait « bobo » quand elle chantait. En l'absence de réel soutien pour les autistes, la romancière aimerait que son fils meure en même temps qu'elle, ou même avant. « On ne sait pas ce qui va arriver après. Si tout le monde mourait autour de lui, qu'est-ce qui va se passer ? »

Gros coup de coeur pour Brigitte Harrisson, elle-même atteinte d'un trouble du spectre de l'autisme (TSA), qui nous a si bien expliqué sa condition, et à qui je décerne mon étoile du match. Rien à voir avec la déficience intellectuelle ni même avec un problème de socialisation, comme plusieurs le pensent encore. « Le cerveau autistique n'est pas connecté de la même façon, il cherche à se synchroniser continuellement », a expliqué Mme Harrisson, qui avait dû prendre des précautions avant de se rendre sur le plateau. Elle a entre autres demandé à visiter le studio avant l'enregistrement, à ne pas se faire maquiller et à avoir deux personnes qu'elle connaît dans l'assistance, pour mieux trouver ses repères. De plus, elle est incapable de capter les émotions dans les yeux des gens autour d'elle, ni même ceux de Guy A. « Ce n'est pas la première fois qu'on me dit ça ! », a blagué l'animateur. Belle rencontre avec ces trois femmes.

Denise Filiatrault et Sophie Lorain jouent la même femme à une quarantaine d'années d'intervalle dans le film C'est le coeur qui meurt en dernier, une adaptation du roman autobiographique de Robert Lalonde, sur les agressions sexuelles dont il a été victime par son père. Sophie Lorain a songé à regarder les scènes tournées par sa mère avant de tourner les siennes, mais Denise le lui a déconseillé : la femme qu'elle est aujourd'hui n'a rien à voir avec celle qu'elle était dans la quarantaine. Celle-ci n'avait pas joué de rôle majeur depuis 25 ans, fatiguée d'avoir à apprendre des textes. Mais elle se voyait jouer ce rôle dès la lecture du roman. « Je le lisais et je m'entendais dire les répliques », dit-elle. Comment Denise aime sa fille Sophie ? « Elle travaille bien, pis elle me fait pas honte ! »

Même si elle reconnaît que Bombardier a manqué de jugement la semaine dernière, la ministre Dominique Anglade ne jure que par la C Series, « le plus grand projet d'innovation au Canada ». À lui seul, il justifiait l'investissement de 1,3 milliard de dollars du gouvernement, croit-elle. Le comptable et chroniqueur Pierre-Yves McSween a ri en entendant Mme Anglade affirmer que le gouvernement n'était pas au courant des primes faramineuses accordées aux hauts dirigeants de Bombardier avant qu'elles soient révélées au grand public.

M. McSween en a contre ceux qui, au gouvernement, « ont fait l'entente à la va-vite, avec un rendement poche, des garanties poches, des placements poches ». « C'est ça qui me dérange », affirme le comptable, qui ne voit pas de profits à l'horizon. « On ne récupérera jamais cet argent-là. » Guy A. Lepage a salué l'empressement de Mme Anglade à accepter les invitations de Tout le monde en parle, contrairement à certains de ses collègues.

Le professeur Sami Aoun croit que les frappes américaines en Syrie ont été commandées par les forces militaires, bien plus que par Donald Trump lui-même, qui délègue. Il se demande ce qui a pu se passer en 72 heures pour que Bachar al-Assad, qu'on semblait vouloir réhabiliter depuis quelque temps, soit devenu une telle cible pour les États-Unis. Il l'explique peut-être par une faction du régime syrien, qui n'avait pas intérêt à voir un tel rapprochement.

Le directeur scientifique de l'Observatoire canadien sur les crises et l'aide humanitaire, François Audet, rappelle qu'au moins 12 attaques ont été recensées lors de la bataille d'Alep sans que les États-Unis n'interviennent. « Il aura fallu que les médias occidentaux s'en mêlent », dit-il. Le professeur ne croit pas à l'hypothèse que des groupes rebelles soient derrière la récente attaque chimique en Syrie. Il souligne que les victimes sont encore laissées à elles-mêmes, l'aide internationale n'ayant pas accès au site.

« À un moment donné, il faut revenir à la maison », lance Anthony Kavanagh, qui arbore une coupe afro pour son retour au Québec. Et ce, même s'il apparaît encore parmi les humoristes préférés des Français. « J'ai besoin de simplicité, j'ai besoin de retrouver mon peuple, qui est dans les émotions, dans le coeur », dit-il.

Anthony Kavanagh a été hilarant lorsqu'il a raconté sa participation à l'émission française Danse avec les stars, où il était « le plus vieux, le plus gros et le plus fatigué des candidats », entouré de pros. Il a perdu 20 livres en neuf semaines. Pour son spectacle Showman, qu'il a promené en tournée et qu'il adaptera au Québec, il a laissé voir son côté plus émotif en parlant de la mort de ses parents. Sa femme voulait voir « son » homme sur scène, qui délaisse un peu le personnage public pour laisser sortir le privé.

Ariane Moffatt faisait sa première sortie publique depuis l'annonce de sa grossesse. Le nouvel album de ses anciennes chansons revisitées coïncide avec son besoin d'atterrir après sa récente tournée. C'est en lisant une chronique de Patrick Lagacé qu'elle a voulu s'impliquer dans la Mission du Dr Pierre Marsolais pour le don d'organes. Au fait, la mère de jumeaux attend un troisième garçon.