Sur mon Netflix, la série affiche trois étoiles; Stranger Things et House of Cards en ont cinq. Pas invitant au premier regard.

Ne vous fiez pas à cette appréciation des abonnés. Marseille, le navet de l'année renouvelé pour une deuxième saison, a deux étoiles et n'en mériterait même pas une. Easy est, au contraire, un petit bijou, même s'il n'aura pas l'impact d'un Westworld - le nouveau titre à grand déploiement de HBO - ou même de Girls, série devenue culte dès son entrée en ondes.

Alors qu'on s'accroche habituellement à une série parce qu'on s'attache à ses personnages, Easy joue sur un tout autre registre en racontant huit histoires distinctes, avec des personnages différents, tous établis à Chicago.

Huit tranches de vie pour une série d'atmosphère, plus comique que dramatique, autour du couple, de l'amour, du sexe à l'ère des réseaux sociaux, avec tout ce que ça implique de simple et de compliqué.

En ligne depuis le 22 septembre - en anglais et en français -, la série est une création de Joe Swanberg, qui a réalisé des épisodes de Love, autre série de Netflix. Easy m'a rappelé un peu le ton de Girls, sans le côté hystérique qui finit par taper sur les nerfs. Comme le suggère son titre, cette série se regarde facilement. Huit petites demi-heures et c'est fini. Même que j'en aurais pris plus.

L'épisode intitulé Cendrillon est végétalienne, sur toutes ces niaiseries qu'on est prêt à faire pour plaire à l'être aimé, est savoureux. Il met en scène un nouveau couple de lesbiennes. L'une est végane, féministe engagée, distribue des images terrifiantes d'animaux maltraités pour faire de nouveaux adeptes. Pour lui plaire à tout prix, l'autre devient soudainement végane, se met au vélo, bref, s'invente une personnalité et s'oublie. Vous verrez, ça va loin.

Dans Utopia, Orlando Bloom joue un entraîneur de gym, père d'un bébé, qui s'initie à Tinder avec sa femme (Malin Akerman). Celle-ci lui propose qu'ils s'affichent ensemble pour trouver une troisième partenaire. Et quand on pense que tout va foirer, on est surpris. Les gens heureux peuvent avoir une histoire.

Une seule histoire s'étale sur deux épisodes, celle de deux frères, joués par Evan Jonigkeit et Dave Franco - le frère de l'autre -, qui lancent leur microbrasserie illégale. Un épisode met en scène des personnages hispanophones, qui parlent dans leur langue maternelle.

Dommage que ça se gâte dans les deux derniers épisodes, les plus faibles à mon avis. Les plus lents aussi. C'est bien beau, l'ambiance; il faut au moins qu'il se passe quelque chose.

Si vous cherchez une série d'action, passez votre tour. Si vous voulez passer un bon moment, prenez ça Easy.