L'une des séries les plus attendues de la rentrée - sinon LA plus attendue - est Westworld, dont la diffusion commence demain à 21h sur HBO. Les premières critiques sont dithyrambiques. Au point que certains journalistes avancent que c'est la série qui permettra à la chaîne payante de répéter le succès qu'elle a connu avec Game of Thrones. Survol d'un (futur) phénomène.

À l'origine

Comme le veut la tendance actuelle, la série est inspirée d'un film: Westworld est sorti en 1973, écrit et réalisé par un jeune romancier du nom de Michael Crichton. Celui-là même qui, en 1990, allait nous donner Jurassic Park, revenant ainsi sur l'une de ses obsessions: le parc d'attractions où tout dérape. C'est ce qui se produit dans Westworld, où les touristes paient 1000 $ par jour pour «vivre» dans un Moyen Âge, un Pompéi ou un Far West peuplé de robots ressemblant à s'y méprendre à des humains. Jusqu'à ce que les machines se révoltent. Ça barde alors pour les vacanciers. Yul Brynner y reprend en quelque sorte une version «androïde» de son rôle dans The Magnificent Seven.

Le robot, cet ennemi

Le robot allié qui peut devenir un ennemi était un des dadas de Michael Crichton. Il a d'ailleurs abordé la question une autre fois en 2002, dans La proie, où des nanorobots échappent au contrôle de leurs créateurs. Son approche était plus brute dans Westworld. Époque oblige. Dans la première partie des années 70, une inquiétude semblait en effet régner sur la société américaine au sujet des automates: qui sait si, dans un avenir somme toute rapproché, ils n'allaient pas se substituer aux êtres humains?! C'est non seulement ce que raconte Westworld, mais aussi The Stepford Wives, sorti à la même époque et inspiré d'un roman d'Ira Levin - où la gent féminine peuplant un village s'avère être constituée de «robotes» fabriquées à l'image des villageoises.

En route vers l'I.A.

Westworld, le film, est très daté, mais il demeure important: c'est entre autres le premier long métrage à avoir fait mention du concept de virus informatique. Bref, pour appliquer l'idée originale à notre millénaire, alors que l'époque a déjà été marquée par les Blade Runner, Terminator et autres Matrix, les concepteurs se sont carrément tournés vers l'I.A., l'intelligence artificielle - dont les dérives seront ici explorées, encore une fois sur fond de parc d'attractions. Pour ériger ce parc, des «matériaux» qui ont fait leurs preuves: les concepteurs de la série sont Jonathan Nolan (coscénariste, avec son grand frère Christopher, des Dark Knight et d'Interstellar) et sa femme, Lisa Joy. On trouve aussi un certain J.J. Abrams (complice de Nolan pour la série Person of Interest) dans les rangs des producteurs délégués.

Les critiques

The Guardian: «Westworld va cogner aussi fort que l'a fait Game of Thrones

USA Today: «La récompense, au-delà de la splendeur visuelle que l'on attend des productions à gros budget de HBO, est une brochette de personnages complexes.»

The Hollywood Reporter: «Westworld excelle dans l'exploration de ces questions plus profondes qui se révèlent tranquillement. La série bénéficie aussi de performances exceptionnelles.» 

The Globe and Mail: «Au-delà de toute sa brutalité - certains visiteurs ne sont là que pour tuer, violer et piller -, la série est un exercice magnifique de profonde mélancolie.»

Vanity Fair: «Westworld n'enflammera pas le monde comme Game of Thrones, mais s'avère de la télévision qui transporte vraiment, ce qu'on a déjà appelé un incontournable.»