Une aura de mystère entourait la présence de Pamela Anderson sur le tournage de la minisérie Sur-Vie, hier après-midi. Allait-elle jouer les divas? Allait-elle même s'adresser aux journalistes, qui s'étaient déplacés principalement pour elle à L'Île-Bizard, au nord-ouest de Montréal? Déjà qu'elle avait exigé un éclairage particulier de la part des photographes et qu'elle n'accorderait aucune entrevue individuelle. Et qu'elle est la seule à disposer d'une roulotte privée et d'un garde du corps sur ce plateau québécois.

Difficile de lire dans les yeux de «Pam» puisqu'elle a conservé ses lunettes de soleil durant toute la conférence de presse, tenue non loin du somptueux manoir où se tourne une partie de la série. L'ex-vedette de Baywatch [Alerte à Malibu] semblait plus réservée que froide. Et avec un peu d'insistance de notre part, elle a bien voulu répondre à quelques questions en privé de manière très sympathique.

Belle prise de Fabienne Larouche, qui produit Sur-Vie, Pamela Anderson joue l'animatrice d'une téléréalité. L'émission est francophone, mais Raquel Rose, son personnage, ne parlera qu'en anglais, avec des sous-titres, une incongruité tout à fait conforme au ton décalé de la série de Martine D'Anjou.

Rappelons la prémisse de Sur-Vie: l'actrice Frédérique Boileau (Mariloup Wolfe), qui a tenté sa chance aux États-Unis, est boudée par les producteurs à son retour au Québec. De sorte qu'elle accepte de participer à une téléréalité avec son amoureux (Sébastien Huberdeau), au risque d'y laisser leur couple. Luc Picard et Monia Chokri jouent les producteurs, et Anne-Marie Cadieux, l'auteure. Le trio se prêtera bien sûr à un jeu de manipulation pour promouvoir au maximum la série. Carole Laure, qu'on n'avait pas vue à la télé depuis Maria Chapdelaine - la série de quatre épisodes - joue la mère de Frédérique Boileau, ce qui complète une distribution éclatée.

Pamela Anderson, qui a grandi en Colombie-Britannique, comprend un peu le français mais ne le parle à peu près pas. Elle a adoré le scénario de Sur-Vie. «C'est pas un show de plus sur la téléréalité comme on en a déjà vu», a-t-elle confié sur le plateau. La star n'est pas friande de téléréalité, surtout quand on humilie des gens à l'écran. Elle admet tout de même avoir participé à une émission du genre en Inde essentiellement pour le voyage et pour l'argent. Au cours de son bref passage dans la métropole, elle s'est offert une poutine végétalienne du restaurant L'Gros Luxe, en plus de visiter les locaux de la SPCA, une cause qui lui tient à coeur.

Hier, on a bien senti un fossé entre la star et le reste de la distribution. Vedette principale de la série, Mariloup Wolfe l'a trouvée «très gentille, polie, charmante», mais aussi «très distante et isolée». Elle a eu très peu de scènes avec elle, mais admet l'avoir beaucoup observée, par curiosité. 

«Elle venait, faisait ce qu'elle avait à faire, et retournait dans sa loge. J'aurais quand même aimé avoir des échanges avec elle.»

«Les stars internationales de son calibre ont une autre façon de travailler: elle prend plus son temps, peut couper des répliques, même des scènes, et faire des choix scénaristiques que j'apprends par la suite», poursuit l'actrice québécoise.

Photo Edouard-Plante Fréchette, La Presse

Une partie de la distribution de la série Sur-Vie : Robin-Joël Cool, Luc Picard, Pamela Anderson, Mariloup Wolfe, Sébastien Huberdeau et Anne-Marie Cadieux

Pamela a été plus réceptive à l'endroit de Fabienne Larouche, avec qui elle a partagé un repas végétalien. «C'est une fille brillante, gentille, absolument pas une diva. Je me verrais devenir son amie», confie la productrice, enchantée de sa rencontre.

Entre la série que Mariloup avait d'abord imaginée avec son ex-conjoint Guillaume Lemay-Thivierge, Trahison, et celle-ci, qu'on verra en 2017 à Séries+, il y a un monde. Allégorie de la célébrité et critique du showbiz et de la télévision, qui jouera beaucoup avec le vrai et le faux, Sur-Vie se moquera de la convergence et de cette culture du vide que plusieurs déplorent. Mais le milieu de la télévision n'a pas à trembler, promet Mariloup Wolfe. Personne en particulier ne devrait s'y reconnaître. 

«Une oeuvre pas cynique mais lucide sur le milieu», explique Fabienne Larouche.

Yves Christian Fournier, qui a réalisé Blue Moon après avoir surtout travaillé au grand écran, parle d'une série noire et cinglante mais drôle. Le concept peut faire penser à UnREAL [RéelleMENT], la très cynique série américaine sur la téléréalité, mais le réalisateur a justement voulu s'en éloigner le plus possible, se permettant quelques références cinématographiques à des titres comme Gone Girl et Black Swan.

À une semaine de la fin du tournage, Mariloup Wolfe parle d'une expérience beaucoup plus douce que celle de Ruptures, chaotique, qu'elle réalisait l'an dernier. Pour l'instant, elle n'a pas d'autres projets comme actrice, mais elle a plein d'idées de scénarios en tête. «J'ai vraiment le goût de créer», dit-elle, après une année difficile. En attendant, elle laisse entendre qu'on la verra bientôt comme animatrice.

MusiMax devient MAX

Musimax vit ses derniers instants et changera pour MAX, le 29 août prochain. Une chaîne composée à 80 % de séries et à 20 % de films, classiques ou récents. Il n'y avait plus de place pour deux chaînes musicales au Québec, a reconnu Maxime Rémillard, le grand patron de V Média. Au début, vous y verrez beaucoup de reprises de V. Mais plusieurs titres valent vraiment le détour, particulièrement L'affaire O.J. Simpson: American Crime Story, fascinante série sur le procès de l'ancien footballeur, 22 fois en nomination aux prochains Emmy. Un cas d'enregistrement, croyez-moi. MAX a aussi mis la main sur le nouveau chapitre de X-Files - Aux frontières du réelChicago MedLucifer, et deux titres britanniques, Happy Valley et Une place à prendre, de J.K. Rowling. Côté cinéma, MAX promet Wild de Jean-Marc Vallée, en primeur. La chaîne sera débrouillée jusqu'au 25 septembre.