C'est un suspense digne du «qui a tiré sur J.R.» de la série culte Dallas. Dimanche, dix mois d'agonie toucheront finalement à leur fin pour les fans de Game of Thrones qui vont enfin connaître le sort du héros Jon Snow.

La série médiévo-fantastique d'HBO, aux multiples records d'audience, a terminé sa cinquième saison en juin avec son personnage principal poignardé et laissé pour mort par des soldats qui se sont rebellés contre son autorité.

Ces images ont déclenché d'intenses débats sur les réseaux sociaux, certains affirmant avec certitude sa mort, d'autres voyant poindre un retournement de situation et un retour en scène du héros.

Sachant que plus de 20 millions d'Américains ont suivi chaque épisode - en incluant le streaming et les rediffusions, en plus de la diffusion télévisée en direct -, le retour de la série est un événement à la hauteur des plus grandes sagas télévisuelles, et notamment depuis que J.R. Ewing, le «méchant» de Dallas, s'est fait tirer dessus en 1980.

Une bande-annonce le mois dernier semblait doucher les derniers espoirs de survie pour Snow: on le retrouvait où on l'avait quitté à la fin de la saison 5, baignant dans son sang, le ventre lardé de coups de poignard.

«Il nous a quittés», murmure le chevalier Davos Seaworth.

En un peu plus d'une minute et demie, la vidéo offre un aperçu alléchant de la suite des aventures des héros de la série, dispersés aux quatre coins du continent imaginaire de Westeros: les principaux ingrédients de la série - le sang, le sexe et les intrigues - sont toujours là.

Débats sans fin

Game of Thrones, tiré des romans «Le trône de fer» de George R.R. Martin, raconte les intrigues de familles nobles qui s'affrontent pour le contrôle du pouvoir, tout en tentant de maîtriser les «Marcheurs blancs», créatures humanoïdes crépusculaires venues du Nord, réveillant les morts pour envahir Westeros.

Analyste spécialiste du secteur, Shawn Robbins juge que la série fait partie d'un «nouvel âge d'or de la télévision», au côté de The Walking dead, captivant une audience mondiale qui converge sur les réseaux sociaux pour débattre sans fin de chaque détail de l'intrigue.

Si les spectateurs accros à The Walking Dead, série d'AMC sur des zombies et la survie dans un monde post-apocalyptique, ont pu apaiser leur curiosité en lisant la bande dessinée d'où elle est tirée, ceux de Game of Thrones n'ont pas ce luxe. Pour poursuivre les aventures des personnages phares, les scénaristes ont dû inventer une suite allant aux romans de George R.R. Martin.

Les créateurs de la série, David Benioff et Dan Weiss, n'ont rien révélé de la nouvelle saison. Benioff s'est contenté de déclarer que la production avait été «un vrai test d'endurance pour toute l'équipe», le tournage ayant pris place dans cinq pays.

Le duo a douché toutes les rumeurs sur la possibilité d'un «spin-off», affirmant qu'ils auraient bientôt épuisé toutes leurs idées et qu'ils envisageaient de faire une suite à la saison six avec 13 épisodes de clôture, répartis en deux saisons plus courtes.

Obama sait déjà tout

La fièvre Game of Thrones est telle que les hautes sphères scientifiques ont été mises à contribution pour tenter de deviner les prochains rebondissements.

Un cours de sciences informatiques de l'université technique de Munich en Allemagne a compilé des données sur la série pour déterminer qui sera le prochain(e) à mourir dans cette série connue pour décimer sans pitié les personnages les plus populaires.

L'un des algorithmes a prédit correctement 74% des morts de la série et anticipe que plusieurs des personnages centraux vont suivre.

Le premier épisode de la saison six, La femme rouge, sera diffusé sur HBO dimanche soir.

Au-delà de l'équipe de production, le seul qui sache ce qui va arriver à Jon Snow est le président américain Barack Obama, d'après Benioff et Weiss. Fan de la série, il leur a demandé une faveur royale: la copie, avant tout le monde, des si convoités nouveaux épisodes.