True Detective, la série devenue culte avec son duo de flics fatigués dans une Louisiane poisseuse, revient dimanche sur les écrans américains, avec des héros, un décor et un réalisateur nouveaux, mais une «âme identique».

Nic Pizzolatto, le créateur de la série dont la première saison a remporté cinq Emmys (et douze nominations), reste aux manettes du scénario qui promet cette fois-ci «un meurtre bizarre réunissant trois policiers et un criminel, louvoyant entre complot et trahison dans les paysages brûlés de Californie», indique la chaîne câblée HBO.

Cette deuxième saison compte, comme la première, huit épisodes d'une heure filmés par Justin Lin (Fast and Furious 5-6) succédant à l'acclamé Cary Fukunaga.

La précédente saison, avec Matthew McConaughey et Woody Harrelson dans le rôle de policiers enquêtant sur des meurtres rituels, dans le décor d'une Louisiane bien peu touristique et un scénario marqué par les monologues existentiels du personnage de McConaughey, avait remporté un très grand succès critique.

Pour cette nouvelle saison qui se déroule dans la ville fictionnelle de Vinci, l'intrigue se concentre sur un trio de policiers et un criminel.

L'Irlandais Colin Farrell (Bons Baisers de Bruges), 39 ans, joue le rôle de Ray Velcoro, un «policier à problèmes déchiré entre ses allégeances aux chefs d'une police corrompue et aux mafieux qui le tiennent sous leur coupe», selon HBO.

L'Américain Vince Vaughn, 45 ans, endosse le personnage de Frank Semyon, «un patron d'entreprise et criminel qui risque de perdre son empire quand sa reconversion dans des affaires légales est menacée par le meurtre d'un associé».

La Canadienne Rachel Adams (Minuit à Paris, Serial Noceurs), 36 ans, joue Ani Bezzerides, «une policière dont l'éthique inébranlable la met en décalage avec ses collègues et le système qu'elle sert».

«Ne pas se répéter»

À leurs côtés, la rousse Kelly Reilly, comédienne britannique de 37 ans vedette dans L'auberge espagnole et Les poupées russes de Cédric Klapisch, incarnant Jordan, ex-actrice et épouse de Frank Semyon, et le Canadien Taylor Kitsch (X-Men Origins: Wolverine), 34 ans, dans le rôle de Paul Woodrugh, «un ancien soldat et motard de la police fuyant un passé difficile».

Attendu au tournant de cette deuxième saison, son créateur Nic Pizzolatto a insisté sur le fait de ne pas «avoir voulu se répéter», en cassant notamment la dynamique d'un duo de tête et d'une chronologie chamboulée, comme pour la première saison qui se déroulait sur 17 ans.

«Il n'y a aucune relation entre les histoires et les personnages, nous avons voulu faire quelque chose de complètement nouveau», dit-il. Mais les deux saisons «ont en commun une sensibilité et une vision, une âme identique, mais dans un monde et avec des personnages plus complexes», dit-il dans la promotion maison de HBO.

Pour les premières critiques comme celles du Washington Post, «le cas que les policiers cherchent à résoudre est, comme pour la première saison, secondaire», il y a «toujours quelque chose de sombre et de trop travaillé dans True Detective, mais le style fascine».

Plus sévère, le magazine spécialisé Variety estime qu'au moins les trois premiers épisodes visionnés par les critiques sont «regardables, mais l'inspiration obsédante de la saison précédente semble se tarir de la prose de Nic Pizzolatto».

En écho, The Hollywood Reporter qui remarque combien il est difficile de succéder à la précédente saison, estime qu'elle nous avait «happés quand la deuxième nous tient à distance».

HBO, chaîne du câble, est celle qui a donné naissance aux séries-cultes Les Sopranos, Sex and the City ou plus récemment Game of Thrones.