Une journaliste de Toronto a créé un petit émoi sur les médias sociaux en réagissant, devant la caméra, aux vulgarités à caractère sexuel proférées par certains hommes dans le micro des reporters féminines - parfois en direct à la télévision.

Shauna Hunt, de la chaîne de télévision CityNews, était affectée à la couverture du match de soccer à Toronto, dimanche soir, et elle interviewait des amateurs à la sortie du stade lorsqu'un homme est venu s'interposer dans la conversation sportive pour lancer, à son micro, un commentaire vulgaire et sexiste.

Nullement décontenancée - habituée, a-t-elle dit, à cette pratique -, Mme Hunt a interrompu poliment la conversation avec son interviewé et s'est tournée vers un groupe de jeunes hommes derrière elle, amusés par toute la scène, ou attendant leur tour. C'est la suite qui est devenue virale sur les médias sociaux.

Mme Hunt a alors demandé calmement à ces témoins ce qui pouvait bien les motiver à injurier ainsi des femmes, et leur a demandé ce que leur mère penserait d'une telle conduite - c'était, manque de chance, la fête des Mères ce jour-là...

Les hommes, ainsi rattrapés par leur sens de l'humour, tentent alors de se dépêtrer des questions de la reporter - «Est-ce que la caméra tourne vraiment?», demande l'un d'eux, soudainement plus gêné. Un autre lance que leur mère les aurait trouvés, en fait, très drôle.

Cette mode hante depuis plus d'un an les reporters qui «font du direct» au Canada et aux États-Unis. La tendance a été dénoncée par la première ministre de l'Ontario, Kathleen Wynne, qui la qualifie de harcèlement sexuel en milieu de travail, et les polices de Calgary et de Toronto ont déjà prévenu que ces perturbateurs pourraient être accusés au criminel.

Mme Hunt a tenté d'expliquer aux témoins très intéressés par la scène qu'elle est ainsi interpellée «tous les jours, 10 fois par jour, par des grossiers personnages comme vous».

«Lorsque vous parlez dans mon micro et que vous vous adressez à mes téléspectateurs, via ma caméra, vous me manquez de respect et c'est dégradant pour moi», dit-elle à un jeune homme, un moment penaud.