Les comédies romantiques font un flop, les sitcoms familiales gardent la forme, Amazon s'impose et une liaison dangereuse passionne l'Amérique: les principales tendances de la saison télévisée outre-Atlantique cet automne en un clin d'oeil.

La liaison qui passionne l'Amérique

The Affair, mi-polar mi-intrigue amoureuse, diffusée sur la chaîne à péage Showtime, «a capté l'imagination des spectateurs», résume Tom Nunan, producteur et enseignant à UCLA School of Theatre Film and Television.

La série menée par Ruth Wilson et Dominic West, dont on entend tour à tour les versions très différentes des mêmes événements, suit les étapes d'une relation extraconjugale estivale aux conséquences dévastatrices. Avec de très bonnes critiques, elle rassemble environ 3,9 millions de spectateurs chaque semaine, une très belle performance pour une chaîne câblée.

Les comédies romantiques font flop

Manhattan Love Story, sur «la rencontre entre deux personnes séduisantes, leur jeu de séduction», et Selfie, sur une femme dépendante des réseaux sociaux qui tombe amoureuse de celui qu'elle engage pour l'en guérir, fait partie des comédies qui n'ont eu qu'une vie éphémère sur les écrans.

«Les comédies romantiques mignonnes ne se vendent pas à la télévision» même si elles sont souvent une valeur sûre au cinéma, analyse Tom Nunan.

Melting pot dans les sitcoms

Les sitcoms familiales connaissent un nouvel élan en explorant le thème des minorités. Black-ish, diffusé avec succès par ABC et reconduit pour une nouvelle saison, explore les aventures d'une famille afro-américaine bourgeoise comme le faisait le Cosby Show il y a trente ans, mais cette fois articulée autour d'un père en pleine crise identitaire. Cristela, autre comédie d'ABC, fouille les problématiques des latino-américains tout comme Jane the Virgin.

Les coulisses de Washington mi-figue mi-raisin

Les sagas sur les coulisses du pouvoir font recette depuis longtemps à la télévision avec notamment À la Maison-Blanche ou House of Cards. State of Affairs, sur une analyste de la CIA (Katherine Heigl) qui fait un briefing géopolitique quotidien pour une présidente américaine noire (Alfre Woodard), tente de surfer sur cette vague mais a recueilli des critiques réservées et une faible audience. Madame Secretary, sur CBS, avec Téa Leoni en secrétaire d'État américaine, fait un peu mieux mais a été qualifiée de «solide mais peu spectaculaire».

La chaîne à péage Showtime persiste quant à elle avec Homeland, sur les aventures de la super-espionne Carrie Mathison (Claire Danes), qui parvient à se maintenir malgré la disparition de Brody, son contre-poids des trois premières saisons.

Amazon s'impose

Pour Tom Nunan, le magasin en ligne «a longtemps attendu son House of Cards et l'a finalement obtenu avec Transparent», une série sur un père de famille transsexuel qui fait son coming out face à ses enfants eux-mêmes en pleines turpitudes sexuelles et amoureuses. La série a reçu un accueil critique et public dithyrambique. Autre groupe internet, Vimeo pourrait aussi se faire une place avec une série innovante par sa durée fluctuante selon les épisodes: High Maintenance.

Vivre ou survivre

Les séries sur un monde apocalyptique restent une recette qui marche. Walking Dead, saga désormais culte sur des zombies, connaît un succès croissant au fil des saisons. Parmi les autres réussites de l'automne, The Strain, sur un virus qui transforme les gens en morts-vivants, aura droit à une nouvelle saison.

Téléréalité: savoir rester (très) simple

Utopia voulait renouveler le genre de la téléréalité avec un concept à tendance philosophique: un groupe éclectique devait donner naissance à la communauté idéale. Verdict: recalé au bout de quelques épisodes. Pour Robert Thompson, «c'était trop complexe». Selon lui, la téléréalité a encore de beaux jours devant elle mais «il faut que ce soit amusant», à l'instar de The Bachelor ou Les Osbornes.