Blonde, la coupe au carré et portant le tailleur-pantalon bleu marine: Madam Secretary, au léger parfum d'Hillary Clinton, est l'héroïne d'une nouvelle série de la télévision américaine, «obsédée» par Washington.

Après House of Cards, Scandal ou Veep, les arcanes de la politique au coeur de la capitale américaine servent de cadre à cette nouvelle série qui démarre dimanche soir sur CBS, avec Téa Leoni dans le rôle-titre.

Elizabeth McCord, «la secrétaire d'État, intelligente et déterminée, qui vient d'accéder à un poste de premier plan dans la diplomatie internationale, doit affronter les pièges de la politique et contourner le protocole alors qu'elle traite des problèmes mondiaux et intérieurs, à la fois à la Maison-Blanche et chez elle», raconte le synopsis de CBS.

Jeudi soir, une première était organisée par la chaîne à Washington, à quelques mètres du Département d'Etat, avec les acteurs et l'un des producteurs en la personne de l'acteur Morgan Freeman.

«Il y a une rumeur à Hollywood qui dit que nous sommes obsédés par Washington, je dois dire que c'est vrai», a ainsi ironisé David Stapf, président des studios CBS.

De fait, une vraie ex-secrétaire d'État, Madeleine Albright, en poste sous la présidence de Bill Clinton, a fait une apparition sur le tapis rouge.

Venue du monde réel

Pourtant, c'est bien à Hillary Clinton que cette histoire de femme de pouvoir à la tête de la diplomatie américaine, fait irrésistiblement penser. Madam Secretary sous le premier mandat Obama, l'épouse de l'ex-président Bill Clinton est plus que jamais sous les feux de l'actualité, en campagne à peine voilée dans la course à la Maison-Blanche.

Les producteurs ont eu l'idée de la série au moment de la polémique sur les événements de Benghazi, à savoir l'attaque en 2012 contre l'ambassade américaine en Libye et la mort de l'ambassadeur Christopher Stevens.

Mais à la différence de Hillary Clinton, en poste à cette époque, l'héroïne de la série «ne pouvait être une femme politique chevronnée», indiquait récemment devant la presse Barbara Hall, créatrice et productrice de la série qui a aussi travaillé sur «Homeland».

«Je voulais qu'elle vienne du monde réel», dit-elle, jonglant entre vie publique et vie privée.

Elizabeth McCord est donc une professeure d'université, ancienne analyste de la CIA qu'elle a quittée pour des raisons «éthiques» toujours mystérieuses au premier épisode.

Le secrétaire d'État en fonction meurt dans un accident d'avion, suspect pour certains. Le président des États-Unis (Keith Carradine) vient donc rendre visite dans un impressionnant défilé de voitures officielles à son amie Elizabeth en plein nettoyage d'une écurie, pour lui proposer le poste qu'elle «ne peut pas refuser».

«Ce n'est pas parce que tu penses en dehors des sentiers battus, c'est parce que tu ne sais pas qu'il y a des sentiers battus», lui explique-t-il.

Référence involontaire à une actualité récente, la secrétaire d'Etat devra se débrouiller pour tirer des geôles syriennes deux jeunes Américains, tout en veillant sur ses deux enfants adolescents et son époux (Tim Daly), professeur de théologie.

Le second épisode a pour titre «Another Benghazi».