Gilles Duceppe ne sera pas analyste au Club des ex cet automne. L'ancien chef du Bloc québécois a dû renoncer à son emploi en raison d'une loi fédérale qui l'aurait forcé à déduire son salaire de sa pension de député.

« En raison des dispositions du régime de pension des élus fédéraux, M. Duceppe a dû renoncer à se joindre à l'émission, a indiqué le porte-parole de Radio-Canada, Marc Pichette. Et ce, même s'il souhaitait verser la totalité de son cachet à une oeuvre de charité. »

Selon la « Loi sur les allocations de retraite des parlementaires », un ancien élu qui touche une pension doit informer Ottawa s'il décroche un emploi fédéral. Si sa rémunération dépasse 5000 $, chaque dollar qu'il touche est déduit de sa pension.

Cette loi, qui ne s'applique qu'aux anciens députés fédéraux, était passée sous le radar du service du contentieux de Radio-Canada. Le diffuseur public n'en a appris l'existence qu'après avoir annoncé que M. Duceppe et l'ex-députée libérale provinciale Yolande James succèderaient à Jean-Pierre Charbonneau et Christos Sirros à l'émission cet automne.

M. Duceppe, qui a siégé à la Chambre des communes pendant 21 ans et qui a été chef de parti, a droit à une pension de 140 000 $ du gouvernement fédéral.

Il a offert de verser la totalité de son cachet - environ 75 000 $ par année - à trois oeuvres de charité, la Fondation du Dr Julien, le Projet CoOpéra et la Maison Dauphine.

« Ça fait 10 jours qu'on vérifie avec les fiscalistes et c'est impossible, a dit M. Duceppe, joint vendredi. Si je donnais 70 000 $, il faudrait que je paie 15 000 $ d'impôts de plus. C'est un peu fou: c'est plus facile de placer de l'argent dans des paradis fiscaux que de donner à des oeuvres de charité! »

L'ex-chef bloquiste a envisagé de contribuer gratuitement au Club des ex, mais il y a renoncé aussi. Il craignait, d'une part, de priver quelqu'un d'autre d'un emploi et, de l'autre, d'alimenter des spéculations sur ses intentions politiques.

Il est par ailleurs fréquemment sollicité par d'autres réseaux télévisés et les revenus qu'il touche de ces stations ne sont pas déductibles de sa pension, contrairement à ce qui est le cas à Radio-Canada.