L'auteure Danielle Trottier, qui a pondu un des plus grands succès télévisuels des dernières années avec Unité 9, s'attaque à un autre sujet de télésérie qui s'annonce tout aussi audacieux et original: l'univers des cabarets érotiques destinés aux femmes, ai-je appris.

Oui, oui. Un milieu ressemblant à celui du célèbre bar 281 de la rue Sainte-Catherine Est. Ce projet top secret, dont le développement vient d'être autorisé par Radio-Canada, s'appelle Le cheval-serpent, qui est le nom de l'établissement fictif de danseurs nus de l'émission, planté en plein centre-ville de Montréal.

Jointe par La Presse en Uruguay, où elle s'isole pour écrire ses textes, Danielle Trottier a révélé hier qu'elle potasse cette idée de série depuis trois ans et demi. Oui, elle a rencontré la propriétaire actuelle du club 281, Annie Delisle. Oui, elle a passé des soirées en compagnie de pompiers musclés et de policiers sexy qui retirent leurs uniformes à la fin du numéro.

«Les danseurs, ce sont des gens disciplinés et organisés. Et les soirées de fête, c'est très sérieux», note Danielle Trottier, qui n'abandonnera pas pour autant ses filles de Lietteville. Les deux séries pourront coexister à la SRC.

Avec Le cheval-serpent, Danielle Trottier s'immiscera aussi dans les familles des effeuilleurs et s'intéressera - bien sûr - aux clientes qui insèrent des billets verts dans leurs petits sous-vêtements. «Pourquoi y a-t-il toujours des files d'attente devant le 281? Est-ce différent d'un bar de danseuses pour hommes? Où ces hommes ont-ils appris à être bien dans leur corps? C'est un milieu que je ne connaissais pas. Avant d'écrire, je n'étais jamais allée au 281», confie Danielle Trottier.

Message aux comédiens de 25 à 35 ans qui espèrent y décrocher un rôle: n'abandonnez surtout pas le gym. Car Le cheval-serpent comprendra des scènes de nudité, peut-être même frontale. «C'est un mosus de beau défi pour un acteur. Pour être danseur nu, il faut savoir sourire, bouger, danser et séduire. Pour la nudité frontale, ce sera difficile à éviter. Mais il y a toutes sortes de manières de le faire avec goût et avec humour», remarque Danielle Trottier, une fan des séries britanniques Downton Abbey et de Broadchurch.

La scénariste, qui a vu Magic Mike de Steven Soderbergh et The Full Monty, ne sait pas encore si sa future télésérie sera très très osée. «Je veux aborder l'érotisme au masculin, je veux traiter d'hypersexualisation, de l'importance de la sexualité dans nos vies, des rites de passage et de ce qui fait fantasmer les femmes», ajoute Danielle Trottier.

Fabienne Larouche impliquée

Pour Le cheval-serpent, Danielle Trottier poursuit son association gagnante avec Fabienne Larouche et Michel Trudeau chez Aetios, qui produiront la télésérie. «Fabienne a beaucoup d'énergie. Elle est très enthousiaste et c'est facile de travailler avec elle. Elle embarque vraiment dans les projets. C'est une grande consommatrice de télévision et elle adore les histoires. Si un de mes sujets ne l'intéresse pas, c'est que j'ai encore du travail à faire», souligne Danielle Trottier.

Le cheval-serpent n'adoptera pas la forme du téléroman à 24 épisodes par année, mais plutôt celle de la télésérie à 10 épisodes par saison. Il est évidemment trop tôt pour déterminer une date d'entrée en ondes de cette émission au propos culotté. Ou déculotté, selon l'angle sous lequel on l'observe.