Le groupe Canal+, un genre de Netflix français, débarque au Québec et au Canada pour offrir ses émissions par la plateforme de diffusion web Dailymotion. Et si les choses se passent comme souhaité, les dirigeants se disent ouverts à des projets originaux de coproduction.

«Selon le succès que nous connaîtrons, nous sommes ouverts à l'idée de faire de la production locale. Nous pourrions très bien faire de la coproduction France-Québec de séries télévisées», suggère Jean-Marc Juramie, directeur des projets internationaux de Canal+.

Mais d'abord, le groupe, une filiale de Vivendi, va évaluer l'impact de son mode d'implantation en territoire canadien. Car au lieu d'utiliser, comme il l'a toujours fait, le câble pour offrir son contenu, le groupe utilisera le web.

«C'est la première fois que nous ne sommes pas associés à une offre de télé classique et c'est la première fois que nous sommes dans un pays où nous ne sommes pas opérateur de télévision payante, dit M. Juramie. C'est un nouveau type d'implantation que l'on tente ici au Québec.»

Pourquoi ce choix? Parce que le Québec est un territoire francophone, en raison de la proximité culturelle entre la France et la province, mais aussi parce que la consommation de vidéos, tous genres confondus, est très forte chez nous, observe M. Juramie.

«Le Canada est le second pays au monde en ce qui a trait à la consommation de contenu vidéo sur internet, soit autour de 25 heures par mois», soutient ce dernier.

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Bien connu en France et déjà implanté, par la télévision payante, dans plusieurs pays, Canal+ propose une programmation composée de séries télévisées, de cinéma français et européen, de documentaires et d'émissions de divertissement.

Faisant un rapprochement avec HBO, M. Juramie affirme que son groupe offre des émissions à valeur ajoutée. «Notre force, ce sont les séries lourdes françaises comme Les revenants ou Braquo, donne-t-il en exemple. Avec notre nouveau site canadien, il n'y aura plus de décalage entre la diffusion d'une série ou d'une émission en France et ici.»

Le catalogue des films est aussi immense. M. Juramie assure toutefois qu'avant d'offrir un film en ligne, son groupe entend renégocier les droits de diffusion avec les distributeurs québécois. «Je ne me sens pas menacé, car lorsque j'achète un film, j'en possède les droits pour toutes les plateformes de diffusion du territoire concerné», nous dit Armand Lafond, président de la maison de distribution Axia Films.

Le site de Canal+ est accessible depuis vendredi dernier. Une petite partie de la programmation est offerte gratuitement, car elle est aussi en «accès libre» en France. Le reste du catalogue est accessible moyennant un abonnement mensuel ou des achats à la carte.

Au printemps 2014, Canal+ créera une application iPad destinée à véhiculer son contenu.