En regardant la programmation télé de la rentrée, une question vient à l'esprit: mais où sont les célibataires? On dirait qu'il y en a que pour la vie à deux ou à plusieurs: de La vie parfaite aux Parent, en passant par Yamaska ou Mémoires vives, on décortique la famille et ses drames, les hauts et les bas de la vie de couple, l'équilibre famille-travail et les défis de la famille recomposée. Aucune série n'a pour personnage principal un ou une célibataire. Étrange, non?

Même chose du côté des émissions de cuisine où l'on propose presque toujours des recettes pour plusieurs. Quant aux émissions de déco, elles refont le nid des couples et des familles, mais très rarement celui d'une personne vivant en solo.

Le Québec compte pourtant une large proportion de personnes seules et ce nombre va croissant.

Or, ces gens ne se voient pas au petit écran. Ou si peu.

En fait, depuis Tout sur moi - la comédie de Stéphane Bourguignon mettant en vedette trois copains célibataires délirants - et CA - avec ses célibataires cyniques et désabusés - il n'y a plus de sitcom ou de téléroman qui décrivent la vie des célibataires.

Aux États-Unis aussi les émissions ayant pour thème la famille dominent. L'âge d'or du célibat remonte aux années 90 avec Friends et Seinfeld ou encore aux années 2000, avec Sex and the City.

Ces émissions nous montraient, souvent avec humour, les péripéties de la vie de célibataire. Elles avaient cependant un défaut majeur, toujours le même: le ou la célibataire était constamment à la recherche de l'âme soeur. Aucun célibataire n'était satisfait de son sort.

Quand on y pense, la plupart des personnages de célibataires qu'on nous propose à la télévision sont malheureux ou frustrés, voire névrosés. Leur état de célibataire est rarement reconnu et accepté. Comme si cela ne se pouvait pas qu'un homme ou une femme vive seul, sans partenaire, en étant heureux. La fiction télévisuelle nous présente le célibat comme une anomalie à corriger.

À l'exception de Samantha, la célibataire endurcie de Sex and the City, on ne se souvient pas d'un personnage récent de célibataire bien dans sa peau. Et malgré l'autonomie financière et la liberté sexuelle de Samantha, on sentait bien que les auteurs de la série voulaient nous faire comprendre qu'en refusant la vie de couple et les compromis qui viennent avec, la belle blonde passait à côté de quelque chose d'essentiel.

Le célibat doit-il obligatoirement être décrit comme une tare ou un état moins bien que la vie à deux?

En réalité, il existe plein de célibataires (plus de femmes que d'hommes, précisons-le) qui vivent très bien leur vie solo: ils sont heureux, leur vie est épanouie, riche et équilibrée. Ils ont des amis, une vie sociale, ils sortent au resto, voyagent, pratiquent un sport seul ou avec d'autres et possèdent parfois un animal domestique. Bref, ils sont normaux. Vrai, les gens normaux (et heureux) n'ont pas d'histoire, mais peut-être y a-t-il là un manque d'imagination de la part des créateurs? Pourquoi pas un personnage de célibataire heureux de sa situation pour faire changement?

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# ON AIME

Le site BuzzFeed - qui offre aussi bien des nouvelles politiques, artistiques, des vidéos de chat et des listes rigolotes - a le vent dans les voiles. Dans une note qu'il a fait parvenir à ses quelque 300 employés la semaine dernière, le président-fondateur, Jonah Peretti, a déclaré qu'après quatre ans, le site était rentable. Les statistiques sont impressionnantes: 85 millions de visiteurs uniques en août dernier. M. Peretti sera à Montréal mercredi dans le cadre de la journée RDV_Média d'Infopresse pour parler de son succès. Hâte.

# ON NOTE

Le site de vente en ligne NET-A-PORTER.com, spécialisé dans les vêtements de marque, attire chaque mois 6 millions de visiteurs uniques. En plus de son magazine hebdomadaire numérique The Edit, NET-A-PORTER s'apprête à lancer un magazine papier qui paraîtra six fois par année. La nouvelle publication s'appellera Porter et sera dirigée par l'ex-patronne du Harper's Bazaar britannique. À découvrir dès février prochain.