«Honey Boo Boo» revient sur les écrans et les États-Unis se préparent, comme l'an dernier, à adorer ou détester cette petite blonde grassouillette de sept ans et sa famille de «rednecks» autoproclamée, stars d'une émission de téléréalité.

Here Comes Honey Boo Boo, dont la deuxième saison démarrait mercredi soir sur la chaîne TLC, avait l'an dernier rassemblé entre deux et trois millions de téléspectateurs par épisode, fascinés autant qu'horrifiés par la vie de cette famille ouvrière de McIntyre (Géorgie), au verbe haut et à la décontraction désarmante, notamment en matière de rots et de pets en public.

Honey Boo Boo, dite «HBB», est en fait le surnom d'Alana Thompson, petite blonde à la langue bien pendue, qui avait été repérée par la chaîne dans un concours de petites miss. Elle est devenue l'an dernier la vedette d'une émission à part entière, devenue rapidement un succès.

La petite Alana, nourrie par sa mère au Red Bull et à la limonade avant de passer en scène, se tortillait en répétant ses pas de danse, souhaitait «avoir six doigts pour manger plus de chips», prenait le téléspectateur à témoin de l'utilité, en cas de combat rapproché, de ses flatulences, et affirmait que «tout le monde est un peu gai», avec assurance et drôlerie.

Mais c'est surtout la famille qui faisait le spectacle, et notamment la mère «Mama June» Shannon, 33 ans et 140 kg, flanquée dans leur petite maison de la Géorgie rurale de son conjoint Mike «Sugar Bear» Thompson, 41 ans, aux faux airs de Popeye, et de trois autres filles elles aussi en surpoids, Anna «Chickadee», 18 ans, Jessica «Chubbs», 16 ans, et Lauryn «Pumpkin», 13 ans.

La famille, dont la langue très inventive était quelquefois si difficile à comprendre qu'il fallait la sous-titrer, était filmée quand elle participait aux «Rednecks Olympics» (Jeux olympiques des ploucs), avec des concours de «pêche» aux pieds de cochon ou des combats dans la boue.

«Nouveaux gouffres»

Mais l'émission montrait aussi la mère, très souriante, très aimante et très aimée, découper ses bons de réduction pour nourrir sa famille avec 80 $ par semaine, avant que le succès ne soit plus largement rétribué.

Quant aux recettes de cuisine, à base de boîtes de conserves, de «Mama June» - devenue la vraie vedette de l'émission - elles font depuis l'objet d'un chapitre à part sur le site internet de l'émission.

On y apprend ainsi à faire le mets préféré de la famille, les «sketti» (spaghetti) au ketchup et au beurre, puisé à la main dans le pot. Pour savoir s'ils sont cuits à point, Mama June en lance un contre la porte d'un placard. S'il colle, «vous savez que c'est cuit»,  dit-elle.

La première saison avait révolté de nombreux critiques, le Hollywood Reporter qualifiant l'émission d'«horrible», alors que le magazine TV Guide estimait qu'il «précipitait le niveau de la télévision dans de nouveaux gouffres».

Mardi, la critique télé du Washington Post affirmait néanmoins que «plus on traîne autour du clan Boo Boo, moins ils nous semblent être des ogres. Ils ouvrent la porte, de manière fascinante, aux questions qui pressent actuellement l'Amérique: l'économie, l'emploi, l'égalité, la santé, la communauté».

L'émission est «à votre choix, soit une occasion de passer un bon moment, soit un exemple de premier ordre du fait que la civilisation occidentale est en train de rendre son dernier soupir», a ironisé Zap 2 it, magazine télé en ligne.

Mercredi après-midi, les téléspectateurs de Honey Boo Boo se préparaient à une autre première, respirer des tickets olfactifs glissés cette semaine dans des magazines people, à gratter pendant l'émission. Certains craignaient le pire.