L'animateur et journaliste Jean-François Lépine quitte Radio-Canada après plus de 40 ans à la télévision publique, disant vouloir se consacrer à d'autres projets à l'international. Il a laissé entendre que les compressions des dernières années ont pesé dans la balance.

M. Lépine conserve un «lien contractuel» avec Radio-Canada pour commenter l'actualité.

Son émission d'affaires publiques consacrée à l'information internationale «Une heure sur terre» ne reviendra pas en ondes et sera remplacée par une nouvelle émission hebdomadaire animée par Anne-Marie Dussault, dont les contours restent à déterminer.

«En six ans en ondes, on n'a jamais eu la vie facile, dans la mesure où faire de l'international coûte cher. On vit dans un monde de compressions, et la raison du départ d'Une heure sur terre, c'est principalement ça», a expliqué M. Lépine, qui avait notamment animé précédemment «Enjeux» et «Zone libre».

Mme Dussault restera à la barre de la quotidienne d'actualités «24 heures en 60 minutes».

Des ressources d'«Une heure sur terre» seront redéployées à l'émission «Enquête» et au «Téléjournal».

Radio-Canada en a fait l'annonce mercredi, en conférence téléphonique, en mettant de l'avant un «repositionnement de l'information internationale».

Le réseau public a parlé d'une approche «plus flexible», misant sur la dimension multiplateforme.

Radio-Canada a dit créer un poste de «correspondant multiplateforme» au Moyen-Orient, alors que la correspondante radio Ginette Lamarche rentre au pays.

Le réseau a aussi dit ouvrir un «micro bureau» journalistique - d'une seule personne et axé sur le numérique - à Rio de Janeiro au Brésil, en fonction des prochaines éditions de la Coupe du monde de soccer et des Jeux olympiques d'été, et de l'élection d'un pape issu du continent.

La société a dit vouloir privilégier la mobilité de ses envoyés spéciaux qui pourront se trouver «où et quand l'actualité l'exige».

Les chefs d'antenne, et en particulier Céline Galipeau, seraient plus souvent à l'extérieur du pays, et plus de journalistes seraient «sur le terrain» de façon ponctuelle.

«Cela fait partie de notre volonté d'être plus agiles aussi dans notre couverture, a soutenu le directeur général de l'information, Michel Cormier. Nous voulons envoyer plus d'envoyés spéciaux de façon plus ponctuelle à partir de Montréal.»

Aussi, les trois correspondants basés à Montréal qui s'occupaient d'Amérique latine, du Moyen-Orient et de l'Afrique - Jean-Michel Prince, Luc Chartrand et Sophie Langlois - seront appelés «aussi à couvrir des sujets du Québec et du Canada», a mentionné M. Cormier. «Nous voulons jumeler les grands journalistes de la boîte aux grands sujets», a-t-il fait valoir.

Jean-François Lépine, qui est notamment président de l'Observatoire sur le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord (OMAN) de la Chaire Raoul-Dandurand de l'Université du Québec, a décidé de mettre un terme à sa carrière de journaliste et d'animateur à Radio-Canada pour «continuer sa carrière ailleurs».

«J'en avais fait état à (Radio-Canada) depuis un an, a indiqué M. Lépine. Mon but premier est de continuer à collaborer au développement international du Québec et du Canada, des entreprises et des organisations. C'est un projet que je suis en train de mettre sur pied. Les grandes lignes sont là.»

La nouvelle émission hebdomadaire animée par Anne-Marie Dussault voudra aborder des sujets «qui touchent le public et l'incitent à s'exprimer», comme «les conséquences des politiques d'austérité budgétaire ici et ailleurs ou l'adoption internationale».

«Anne-Marie Dussault 360» - il s'agit d'un titre provisoire - tentera d'éclairer ces enjeux chaque semaine par des reportages, entrevues ou forums.