Chapeau. Que dire de plus à l'équipe derrière la deuxième saison de Game of Thrones (dix épisodes, en français et en anglais)! Une saison qui continue sur l'élan formidable de la première et qui, contrairement à ce que l'on voit souvent, ne souffre pas du fait que la surprise de la découverte soit passée.

Et si le résultat est extrêmement prenant, ce n'est pas seulement parce que nous, spectateurs, avons apprivoisé, la saison dernière, les nombreux lieux et personnages, et l'histoire qu'ils véhiculent.

C'est également qu'au plan de l'écriture et de la conception des épisodes, les auteurs ont huilé les rouages et passent de façon fluide d'une trame à l'autre. C'est non seulement bon, c'est de toute beauté.

Tellement que l'on parvient (snif!) à faire le deuil de celui que l'on croyait impossible à oublier et qui meurt en toute fin de première saison. Oh, on ne tourne pas la page sur lui! Mais tant d'autres récits et destins nous sont offerts. De même qu'une leçon: dans l'univers créé par George R.R. Martin, ici adapté à l'écran, personne n'est protégé; la mort peut frapper en tout temps, même les plus aimés et les plus importants des personnages.

Ce deuxième chapitre, dont il faut souligner l'ampleur exceptionnelle du neuvième épisode - du jamais vu au petit écran que la bataille ici montrée -, s'amorce immédiatement après le premier. Le jeune et cruel Joffrey Baratheon se trouve sur le trône de fer. Ses deux oncles et Robb Stark lui déclarent la guerre - les deux premiers parce qu'ils se jugent héritiers légitimes de la couronne; le troisième, par vengeance. Et puis, en Essos, la blonde Daenerys Targaryen, maintenant «mère» de trois dragons, poursuit sa route dans le désert avec pour but de rentrer un jour en Westeros et de reprendre «son» trône. Enfin, loin dans le Nord, Jon Snow et le Night's Watch sont témoins des forces terribles qui s'unissent derrière le Mur.

Superbement interprétée (mention spéciale à la jeune Maisie Williams et, bien sûr, à Peter Dinklage), violente, sombre, cette deuxième saison, tout en laissant plus de place à la facette fantastique du récit, ne joue pas avec moins de force la carte «historique». Et politique.

Qu'ajouter sinon, encore une fois, chapeau.

Les suppléments

Les séries à grand déploiement diffusées sur HBO font l'objet d'un traitement haut-de-gamme quand elles arrivent sur le marché du cinéma maison. La deuxième saison de Game of Thrones, comme la première d'ailleurs, ne fait pas exception. Ainsi, le coffret contient la série en format DVD, Blu-ray et numérique. Et il est possible de la consommer en anglais, français, castillan, espagnol, portugais brésilien, polonais, allemand, finnois, norvégien et danois; et d'avoir accès à des sous-titres dans toutes ces langues.

De plus, chaque épisode s'accompagne d'un In-Guide Episode facultatif. Celui qui décide de l'utiliser voit apparaître trois icônes sur un côté de l'écran et a accès, quand il le désire, à des informations concernant les personnages présents dans la scène, l'histoire et les lieux. C'était plus utile dans la première saison, alors que nous nous familiarisions avec cet univers foisonnant.

Pour ce qui est des suppléments comme tels, les fans y trouveront des trésors d'information, surtout s'ils n'ont pas lu les romans de George R.R. Martin qui servent de base à la série.

A. Creating the Battle of Blackwater Bay (30 min.)

Un formidable documentaire qui nous entraîne dans les coulisses de la non moins formidable bataille qui est le coeur du 9e épisode de cette deuxième saison. Du rarement - sinon jamais - vu à la télévision. Écrit par George R.R. Martin lui-même, ce pénultième épisode de la saison présente trois affrontements en un: sur les eaux, sur la plage et au pied des murs de la forteresse. Une grosse partie de budget de la deuxième année est allé là. On comprend et on voit pourquoi.

B. The Religions of Westeros (8 min.)

Le romancier George R.R. Matlin et concepteurs de la série, David Benioff et D.B. Weiss, évoquent les différentes religions pratiquées par les personnages et la manière dont les croyances influencent le comportement des uns et des autres. Assez éclairant.

C. Game of Thrones: Inner Circle

Une table ronde animée par David Benioff et D.B. Weiss où les acteurs Kit Harington, Emilia Clarke, Lena Headey, Michelle Fairley et Liam Cunningham parlent de leurs personnages. Pas transcendant mais quelques anecdotes amusantes. Et puis, il est toujours intéressant de voir les comédiens dans leur dynamique «naturelle».

D. Characters Profiles (16 min.)

De courts clips où différents acteurs parlent du personnage qu'ils incarnent. Place ici aux Jon Snow, Daenerys Targaryen, Robb Stark, Joffrey Baratheon, Renly Baratheon, Stannis Baratheon et Theon Greyjoy.

E. War of the Five Kings

Une bordée d'informations accessible par l'intermédiaire d'une carte interactive de Westeros et d'Essos. Pas particulièrement dynamique - on clique puis on lit - le résultat approfondit les lieux, les gens et les événements impliqués dans cette guerre entre Robb Stark, Renly Baratheon, Stannis Baratheon, Joffrey Baratheon et Balon Greyjoy. Les intentions de chaque meneur sont expliquées, de même que leurs stratégies.

F. Histoires and Lore

Une quinzaine de courts récits animés (environ 3 minutes chacun), narrés par l'acteur incarnant le personnage au centre de l'histoire. On découvre ainsi, par exemple, comment et pourquoi Theon Greyjoy a été élevé par les Stark; on explore l'île de Dragonstone; on apprend qui sont les Warlocks; etc. C'est extrêmement intéressant et bien fait.

G. Commentaires audio

Il y en a 12... même si la saison ne compte que 10 épisodes. C'est que si certains épisodes n'en ont pas, d'autres en ont jusqu'à 3. Faut vouloir!

H. Oeufs de Pâques

Il y en a, bien sûr... encore faut-il avoir le temps et la patience de les chercher! Pas sûr que cette chasse vaille le coup.

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CRÉÉE PAR DAVID BENIOFF ET D.B.WEISS. AVEC PETER DINKLAGE, LENA HEADEY, EMILIA CLARKE, KIT HARINGTON, MAISIE WILLIAMS.