Depuis le lancement de la série Unité 9, en septembre dernier sur les ondes de Radio-Canada, la comédienne Micheline Lanctôt goûte à un grand succès populaire grâce à son personnage d'Élise qu'elle affectionne.

À la reprise de l'émission après la pause des Fêtes, mardi dernier, l'épisode a atteint presque deux millions de cotes d'écoute. En entrevue à La Presse, Mme Lanctôt dit être arrêtée 20 fois par jour dans la rue par des téléspectateurs séduits.

«Je trouve ça fabuleux. Que cette série-là, qui est de très grande qualité, ait rejoint un si grand public, je trouve ça exceptionnel. Je suis obligée de marcher en regardant par terre, dit-elle en riant. Dans la rue, des gens m'ont embrassée dans le cou. D'autres sont venus me voir en pleurant. L'auteure [Danielle Trottier] m'a envoyé un petit mot en me disant qu'elle trouvait ça quand même étonnant qu'une meurtrière suscite autant de sympathie.»

Seule vraie criminelle

Âme, inspiration et un peu la mère de l'Unité 9, Élise Beaupré est en effet incarcérée pour le meurtre d'un policier. Après presque 25 ans en prison, cette détenue devenue bibliothécaire est sur le point d'être libérée sous conditions.»

«Élise est la seule vraie criminelle dans la gang, dit la comédienne et réalisatrice. Les gens ont tripé sur le personnage. Il est bien pensé, il a évolué, il essaie de se racheter. Il a un caractère positif. Les gens sont émus par celui-ci.»

À l'image du public, Mme Lanctôt aime beaucoup son Élise.

«J'aime le fait qu'elle est très emblématique du milieu carcéral féminin, dit-elle. Comme nous toutes [les comédiennes de la série] d'ailleurs. Même si j'ai horreur du terme, Élise a»cheminé». Elle a fait une erreur épouvantable, elle en paie le prix et va le payer toute sa vie. Mais je trouve que c'est un personnage qui a une démarche de changement intérieur, qui essaie de racheter son geste et, surtout, de se développer autrement.»

Attente de financement

Réalisatrice de plusieurs longs métrages (Sonatine, Le piège d'Issoudun, Pour l'amour de Dieu), Mme Lanctôt, qui enseigne également à l'Université Concordia, est en attente de financement pour son prochain film. Intitulé Autrui et abordant la question de l'itinérance, le long métrage sera produit par Reprise Films.

«Si j'ai le financement, je tournerai l'hiver prochain. Je me le souhaite beaucoup, car ça fait presque trois ans que j'attends et c'est interminable, dit la cinéaste et comédienne. Mais je ne me plains pas. Je suis très choyée par le rôle d'Élise.»