L'académie canadienne du cinéma et de la télévision, qui chapeaute notamment l'attribution des prix Gémeaux, devrait annoncer aujourd'hui que l'influent homme d'affaires Richard Speer succédera à Charles Ohayon à la présidence québécoise du regroupement, selon des informations recueillies par La Presse.

C'était su depuis déjà quelques semaines que Charles Ohayon, après six ans et demi à la tête de l'Académie, souhaitait se retirer avant la fin de 2012 afin de se consacrer à des projets personnels.

Son probable successeur, Richard Speer est le grand patron d'Attraction média, une boîte en expansion qui regroupe notamment les maisons de production Cirrus, Cité-Amérique, La boîte de prod et Bubbles Television, ainsi que les branches publicitaires Jet Films et La Cavalerie.

Plutôt discret dans le monde de la télévision, Richard Speer, dans la jeune quarantaine, brasse cependant de grosses affaires avec Attraction Média. Au petit écran québécois, l'entreprise de M. Speer manufacture, entre autres, La galère, Un air de famille, Lire à ARTV, Paquet voleur et Dans l'oeil du dragon.

Retour des dissidents?

L'arrivée de Richard Speer aux commandes de l'Académie ramènera-t-elle au bercail les dissidents tels Julie Snyder, Fabienne Larouche et TVA Productions? Ça reste à voir. Au cours de son mandat, Charles Ohayon n'aura pas réussi à réinstaller la paix au sein de l'organisme, dont les modes de fonctionnement déplaisent encore à plusieurs membres.

Comment se fait-il que Serge Boucher ait été écarté aussi injustement de la catégorie auteur de l'année, alors que sa série Apparences a tout raflé au dernier gala des Gémeaux? Voilà le genre de mystères et d'incongruités alimentant la rancoeur de ceux et celles qui ont claqué la porte de cette association professionnelle.

Et c'est bien beau de changer la personne qui dirige l'Académie, il faut aussi être ouvert à l'idée de modifier en profondeur la mécanique interne. Richard Speer réussira-t-il là où Charles Ohayon a échoué?