Claude Legault et Réal Bossé avaient partagé le quotidien de policiers de Montréal pour se préparer à la série 19-2 qui a frappé un grand coup à l'hiver 2011. Alors que s'achève le tournage de la deuxième saison attendue fin janvier, les deux acteurs et scénaristes ne sont pas prêts à jeter la pierre aux hommes en uniforme à la suite du printemps étudiant.

Claude Legault fait remarquer que les ordres sont clairs lors d'une manifestation ou d'une émeute, contrairement au jugement qui peut être exercé lors d'une patrouille.

Réal Bossé parle ainsi de «chiens de garde obligés» qui ont un travail «épouvantable» à accomplir.

«J'ai fait cette série-là parce que je haïs la police, exprime Réal Bossé. En fait, je haïs mon rapport avec la police, le fait qu'on soit obligé d'en avoir une. Pourquoi nous ne sommes pas capables de nous policer tout seul, pourquoi nous avons besoin de ce chien de garde là pour nous garder droits? C'est notre rapport à notre "côté croche"».

Claude Legault ajoute avoir été le printemps dernier, à certains moments, «fâché contre les policiers», puis à d'autres «fâché contre les casseurs».

Durant cette période effervescente, Claude Legault avait été contacté par la police à la suite de certaines déclarations aux médias en appui aux étudiants.

Il avait dû s'expliquer après avoir laissé entendre qu'il comprenait que la grogne des étudiants puisse mener à des actes répréhensibles. L'acteur avait tempéré ses propos, disant avoir toujours été un «non-violent».

«Je crois que le politique a pelleté son problème dans la cour des policiers, dit-il d'abord en entrevue sur le plateau de tournage dans un bar de Montréal. Si je n'avais pas eu cette expérience avec eux, je les aurais peut-être jugés froidement et durement. Parce que j'ai vu des choses assez dures de la part des policiers durant la grève. À certains moments, ils n'avaient pas le choix, et à d'autres, ils auraient pu se garder une petite gêne.»

Pour la deuxième saison de 19-2, dont le tournage s'est amorcé en août et se terminera le 20 décembre, les deux hommes promettent une plongée encore plus en profondeur dans les démons de ces policiers du poste 19.

«Nous verrons le véhicule blanc du 19-2 s'enfoncer de plus en plus profondément dans les méandres de la ville, et les personnages aussi dans leurs difficultés», explique encore Claude Legault.

Réal Bossé affirme toutefois que l'on saura davantage «d'où viennent les personnages» et qu'il y aura des «résolutions ou évolutions évidentes» de leur état.

Mais pour son personnage de Nick Berrof, il n'est selon lui qu'un «assemblage de démons», le genre de personne «qui ne peut que creuser sa propre tombe».

Au plan personnel, Nick Berrof refusera de signer les papiers de divorce avec Isabelle (Julie Perreault), et son fils Théo réagira mal au conflit entre ses parents.

La première saison s'était par ailleurs conclue sur une révélation des plus troublantes pour l'agent Ben Chartier, interprété par Claude Legault: la présence au sein de l'unité d'une taupe vendant des informations au crime organisé. Il sera appelé par la Sûreté du Québec à dénicher le traître parmi ses collègues, le bouillant Nick Berrof, l'alcoolique Tyler Joseph, le dérangeant et violent Jean-Marc Brouillard et tous les autres.

«Cela met sur le dos de Ben un coffre de deux cents livres. Il doit enquêter sur ses propres partenaires, pris entre son devoir de policier et la fraternité avec ses collègues», illustre l'acteur.

À l'amorce de la deuxième saison, une intervention policière majeure aura aussi des répercussions sur la vie des patrouilleurs, Claude Legault parlant de «choses assez épouvantables qui confronteront» ces hommes et ces femmes en uniforme.

La deuxième saison de 19-2 est écrite par Danielle Dansereau et Martin Forget, en collaboration avec Réal Bossé et Claude Legault. Podz en assure toujours la réalisation.

La première saison sera entièrement rediffusée à Radio-Canada à compter du 23 décembre.