Anne-France Goldwater part à la conquête du Canada anglais. La flamboyante avocate tente d'exporter une version in English de L'arbitre et planche sur un potentiel talk-show pour la CBC, a-t-elle confié à La Presse.

«Ça manque de personnalités colorées là-bas. Ils ont besoin d'un autre Don Cherry, dit l'avocate, qui compare la télé anglophone à une banale tranche de pain blanc. Si je peux contribuer à rendre ça plus dynamique, j'en serai très heureuse.»

Depuis son passage remarqué à l'émission de radio Canada Reads, l'équivalent du Combat des livres de la Première Chaîne, Me Goldwater est en demande dans le ROC. Et pour cause. Ses commentaires incendiaires ont engendré la controverse et propulsé l'émission à la une de plusieurs journaux de Toronto.

Le Globe and Mail a notamment accusé la quinquagénaire d'avoir «jeté les gants» en traitant l'auteure Carmen Aguirre de terroriste et en insinuant que la militante Marina Nemat avait menti dans ses mémoires, où elle raconte sa détention dans la prison iranienne d'Evin. Des propos qui se sont répandus comme une traînée de poudre.

«Ils étaient très contents chez CBC, dit l'avocate. On sait qu'ils l'aiment», renchérit son producteur chez DATSIT, Yves Thériault. Assez pour avoir considéré acheter une version en anglais de l'émission L'arbitre, diffusée sur V au Québec. «On leur a présenté un pilote tourné juste pour eux, raconte la tête d'affiche. Mais ils préfèrent travailler avec moi en dehors du carcan de l'avocate.»

Plusieurs projets

Depuis, elle planche sur quelques projets, dont un talk-show «un peu à la Tout le monde en parle», que sa boîte de production compte présenter bientôt à la CBC. «Ils nous ont dit de retourner leur proposer quelque chose, affirme M. Thériault. On cherche une émission sur mesure pour elle. Il faut trouver une formule qui lui permettra de conjuguer sa pratique et la télé.»

Anne-France Goldwater, elle, se voit déjà à la barre d'une émission de variétés. «Je suis à l'aise avec le fait d'intervenir et de donner des opinions. Je parle fort, mais je suis toujours bien préparée. C'est très difficile de me freiner. Je ne sais pas si le Canada anglais est prêt à m'accepter, mais je trouve l'idée d'essayer fascinante.»

Elle croit qu'en tant que Québécoise anglophone et fière de l'être, elle pourra contribuer à rapprocher les deux solitudes.

Sur un autre front, l'avocate, qui s'est fait connaître du grand public en défendant Lola contre Éric dans un procès super médiatisé, n'abandonne pas l'idée de devenir bientôt The Arbitrator. «On cherche toujours un diffuseur, admet Yves Thériault. On a un bon pilote, que l'on compte présenter à CTV, à Global et peut-être à une chaîne spécialisée. On a déjà fait les contacts.»

Pour Me Goldwater, pas question, toutefois, de s'expatrier à Toronto pour mener à terme ses projets à la télé anglophone. «Les gens qui vont là deviennent plates. Il n'est pas question que j'aille y vivre», dit-elle, catégorique. Son plan A est de tourner à Montréal, où elle serait près de son bureau et aurait plus de temps à consacrer à sa pratique et à la version originale de L'arbitre. «Sinon, je prendrai des vols aller-retour dans la même journée», dit-elle.