Les avocats d'une famille polygame rendue célèbre grâce à l'émission de téléréalité Sister Wives ont demandé vendredi à un juge fédéral de l'Utah de ne pas bloquer leur contestation de la loi sur la polygamie de l'État.

Kody Brown et ses épouses Meri, Janelle, Christine et Robyn ont déposé une action judiciaire à la cour de district de Salt Lake City au mois de juillet.

Les vedettes de l'émission de TLC soutiennent que cette législation est inconstitutionnelle parce qu'elle brime leur droit à la vie privée en les empêchant de vivre ensemble et en criminalisant leurs relations sexuelles privées.

En vertu de la loi de cet État de l'ouest américain, les citoyens sont coupables de polygamie s'ils ont plusieurs licences de mariage ou s'ils cohabitent avec un autre adulte consentant dans le cadre d'une relation s'apparentant à un mariage.

La famille Brown et leurs 17 enfants ont déménagé au Nevada en janvier après que les autorités policières eurent déclenché une enquête à leur sujet.

Les Brown disent pratiquer la polygamie pour des motifs religieux. Ils étaient représentés en cour par leur avocat Jonathan Turley, basé à Washington.

Me Turley a affirmé au juge que la réputation de la famille a souffert puisqu'ils sont considérés comme des criminels aux yeux de la loi. Des procureurs de l'Utah ont publiquement déclaré qu'il serait aisé pour les autorités d'épingler les Brown puisque ces derniers ont déjà reconnu avoir enfreint la loi à la télévision nationale, a-t-il ajouté.

«Cette famille craignait d'être arrêtée... et elle l'est toujours. C'est la raison pour laquelle ils ne sont pas ici aujourd'hui», a fait valoir l'avocat.

Selon le procureur adjoint de l'Utah, Jerrold Jensen, la poursuite déposée par Kody Brown et ses épouses constitue «un bon drame pour la télévision». Il a assuré que la famille ne faisait face à aucune menace. Les Brown n'ont jamais été arrêtés ou accusés de quoi que ce soit.

«Les Brown ont l'impression qu'ils feront face à la justice, a dit Jensen. C'est une fausse impression, du moins au point où nous en sommes.»

L'avocat a également dit que la famille croit à tort que l'enquête qui a été ouverte par les autorités de l'Utah sur leur cas est liée à des allégations de polygamie.

«C'est sur un autre sujet», a dit Jerrold Jensen.

Selon Me Jensen, le bureau du procureur général dépose des accusations pour polygamie seulement lorsqu'il y a des mariages impliquant des mineurs, des questions reliées à la sécurité des enfants ou des histoires de fraude fiscale.

Un procès pour polygamie n'a pas eu lieu depuis en Utah plus de 50 ans, a indiqué l'avocat. Mais selon les documents de cour de l'État consultés par l'Associated Press, il existe au moins deux cas qui ont été portés devant les tribunaux, en 1974 et en 1999.