Depuis 15 ans au micro de la Première chaîne à C'est bien meilleur le matin et une décennie au petit écran sur ARTV à Viens voir les comédiens, René Homier-Roy est plus que jamais synonyme de longévité. À 71 ans, il dit encore «se détendre d'une job en en faisant une autre!» L'animateur ferme pourtant un chapitre de sa carrière ce soir avec la toute dernière de Viens voir les comédiens.

«La première année, on devait faire 26 entrevues. Mais pendant qu'on pensait, ça poussait dans les jardins du théâtre et du cinéma. Cent quarante entrevues plus tard, la formule a fait son temps! On souligne la fin de l'émission, mais on en célèbre surtout la durée. Pour moi, ç'a été 10 ans de plaisir», précise l'animateur en paix avec la décision d'ARTV de mettre fin à cette longue aventure.

Pour sa dernière émission, René Homier-Roy a concocté un spécial de 90 minutes dans lequel il reçoit une vingtaine de figures marquantes du cinéma, du théâtre et de la télévision des 10 dernières années dont Mario Saint-Amand, Mélissa Désormeaux-Poulin, Podz, Louis-José Houde, Mariloup Wolfe et Michel Côté.

«L'intérêt de tout ça était de reparler avec des gens dont la carrière avait beaucoup évolué, comme Michel Côté ou Claude Legault, depuis que je les avais reçus il y a six ou sept ans. Ça m'a aussi donné l'occasion d'être en contact avec d'autres dont la carrière n'est pas encore assez costaude pour qu'on fasse une heure avec eux, comme Xavier Dolan», explique-t-il.

En une décennie d'entrevues, René Homier-Roy a vécu de nombreux moments d'émotion, mais c'est son entretien avec André Brassard qui lui laisse le plus fort souvenir.

«On avait prévu une entrevue très illustrée pour lui laisser le temps de souffler et à moi aussi d'ailleurs! Mais on eu une longue discussion au cours de laquelle il s'est donné très généreusement. Ça m'a beaucoup touché», confie-t-il.

Accro à l'adrénaline, René Homier-Roy n'est pas près de raccrocher son micro ni de s'éloigner du petit écran.

«J'ai des projets télé, mais je ne veux pas en parler maintenant, ni même y penser. Je suis dans une période de dormance et aujourd'hui, je me consacre à la radio qui m'apporte une énorme satisfaction», conclut-il.

Le Studio ARTV rend hommage aux 10 ans de Viens voir les comédiens dans une exposition présentée jusqu'au 4 janvier à la Place des Arts.

QUESTION-RÉPONSE



Si vous étiez une chanson?

Dans le répertoire de Jean-Pierre Ferland, un peu n'importe laquelle, mais surtout Que veux-tu que je te dise. Je suis un être éminemment mélancolique et c'est une chanson qui m'a beaucoup frappé quand elle est sortie.

Dans quel roman aimeriez-vous vivre?

Pas dans un roman en particulier, mais dans l'univers de John Irving, dont tous les personnages, à part peut-être celui de l'ours, sont toujours bien dessinés. Ils ont une épaisseur humaine et c'est ce qui m'intéresse.

Quels sont votre premier disque et votre premier livre?

Mon premier disque, je l'ai piqué à mon cousin et c'était la Symphonie n° 5 de Tchaïkovski. C'était un 45-tours rouge très beau et translucide. Il l'avait apporté pour me le faire entendre et je m'étais livré à ce larcin! Mon premier livre, c'était L'encyclopédie de la jeunesse. Ma mère nous faisait voyager dedans avec ma soeur, et je me souviens exactement où on était quand on a découvert la Chine!

Quelle est votre citation favorite?

J'ai un peu honte de l'admettre, mais je trouve que les gens qui usent et abusent des citations sont très pédants. Donc, je ne cite point!

Quelle est votre plus mauvaise habitude?

Je n'arrive jamais en retard, mais presque! Ça rend mes équipes complètement folles. C'est probablement parce que je suis accro à l'adrénaline que ça procure.

Quel est votre dernier coup de coeur?

C'est un coup de coeur gastronomique, ça s'appelle la burrata: une enveloppe de mozzarella dans laquelle il y a de la ricotta fondue sur un lit d'aubergines grillées.

Quel est votre dernier coup de gueule?

Lors de la guignolée, il y a eu toutes sortes de commentaires sur le fait qu'on fasse un encan dans mon émission de radio. Certains réclamaient qu'on parle de la pauvreté plutôt que de faire quelque chose. La pauvreté est une réalité et non une vue de l'esprit.

Quel est votre rêve le plus fou?

Devenir pianiste. C'est impossible surtout que j'ai eu un piano, mais je n'ai jamais trouvé le temps d'apprendre à en jouer. Que j'aimerais être le maître de cet instrument!