La chaîne de télévision V a décidé de faire volte-face, vendredi, en s'engageant à augmenter le nombre de minutes consacrées à la diffusion de nouvelles locales à compter de 2012 si ses conditions de licence actuelles sont maintenues jusqu'en 2015.

Dans un communiqué transmis en début d'après-midi, le coprésident et chef de la direction de V, Maxime Rémillard, a déclaré qu'il avait l'intention d'augmenter de 30 minutes par semaine les nouvelles locales.

En début de semaine, lors des audiences tenues devant le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui se penchait sur les conditions de licence des chaînes de télévision francophones, M. Rémillard s'était montré intraitable sur cette question.

Impossible de savoir si les dirigeants de V ont senti la soupe chaude à l'issue de cette audience. La porte-parole de la station, Diane Patenaude, se contente de dire que M. Rémillard s'était montré «sensible aux préoccupations» soulevées mardi, et que c'était la raison pour laquelle il avait réagi en formulant cinq engagements, qu'il a transmis vendredi au CRTC.

En plus de promettre 30 minutes supplémentaires de nouvelles locales à Montréal, Québec, Sherbrooke, Trois-Rivières et Saguenay, Maxime Rémillard propose de désigner un responsable des nouvelles au plus tard le 30 janvier 2012.

«Son rôle serait de travailler étroitement et sur une base continuelle avec les producteurs qui ont le mandat de produire les différents bulletins de nouvelles diffusés sur les stations de V, de s'assurer du respect de la licence et d'évaluer les bulletins», a expliqué Mme Patenaude.

Il est cependant hors de question, pour l'instant, de recruter des journalistes, a-t-elle indiqué. La station continuera à faire affaire avec des producteurs indépendants, comme c'est présentement le cas.

Maxime Rémillard et son frère, Julien, ont acheté en 2008 la station TQS, qui était alors en faillite. À la suite de cette transaction, la direction de V avait mis la clé sous la porte de la salle des nouvelles de la station généraliste.

À la suite de cette transaction, le CRTC avait accepté d'assouplir les règles de licence qui prévalent habituellement en ce qui a trait à la portion de la grille horaire qui doit être réservée à la programmation locale et aux nouvelles dans les stations généralistes.

La conseillère du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), qui représente les anciens employés de TQS-Québec, «salue l'initiative» de V, mais elle rappelle que la chaîne a déjà formulé le même genre de promesse dans le passé.

Annick Desjardins ne va pas jusqu'à remettre en question la bonne foi de Maxime Rémillard et des dirigeants de V, mais elle a accueille cette nouvelle avec prudence car selon elle, les priorités de V sont tout simplement ailleurs.

«Ce n'est pas dans leur plan d'affaires, alors ils font à leur tête. Là, ils ont décidé de plier. Il faut saluer l'effort, mais ce n'est pas suffisant», a-t-elle exposé.

Le CRTC n'a pas voulu commenter le dossier puisqu'il est toujours à l'étude.