Le Canada est désormais le 44e pays à avoir adopté la franchise Got Talent (Du talent à revendre), un concours télévisé où des artistes amateurs de tout âge présentent des numéros de magiciens et de jongleurs, de contorsionnistes et de cracheurs de feu, de chanteurs, de danseurs, et bien d'autres encore qui dépassent parfois l'imagination.

Actuellement en période d'auditions partout au pays, Canada's Got Talent sera diffusé en mars 2012 sur les ondes de CityTv. L'émission était de passage à Montréal le week-end dernier pour dénicher la perle rare. La Presse est allée à la rencontre des participants et a rencontré Ed Robinson, producteur délégué, pour mieux saisir l'ampleur du phénomène.

Le concept du Britannique Simon Cowell, juge-vedette de plusieurs téléréalités dont Britains's Got Talent, est une des franchises qui se sont propagées le plus vite dans le monde, surpassant The X Factor, Who Wants to Be a Millionnaire? et Idol. Et que ce soit au Moyen-Orient, en Australie, en Inde ou encore en Croatie, Got Talent bat des records d'audience.

D'après une étude menée par Eurodata TV Worldwide/Médiamétrie, la franchise occupe la première place dans la liste des émissions qui permettent aux chaînes d'améliorer le plus fortement leur audience. L'émission qui a révélé le chanteur d'opéra Paul Pott (album numéro 1 dans 15 pays) et la chanteuse Susan Boyle (sa première audition a été regardée plus de 11 millions de fois sur YouTube) est suivie par 29 millions de Chinois dans sa version adaptée, China's Got Talent. America's Got Talent ne fait pas exception à la règle et attire une moyenne de 10 millions de téléspectateurs par semaine. Une popularité qui s'explique en grande partie par le fait que la compétition est ouverte à toutes les tranches d'âge et qu'on peut y découvrir des numéros inattendus.

«On sillonne six villes dans le pays, dit Ed Robinson. C'est la première phase au cours de laquelle on rencontre toutes les personnes qui se sont inscrites, pour nous montrer leur talent en 90 secondes. Après cette première sélection, nous rencontrerons les candidats de nouveau dans chaque ville, début janvier. Toute l'équipe de production sera là, ainsi que nos juges-vedettes. C'est la partie qu'on voit à la télévision. C'est à ce moment qu'on sélectionne les participants pour la demi-finale, qui se tiendra à Toronto pendant les 22 émissions diffusées en direct.»

Plus de 1600 numéros ont été présentés au cours des auditions montréalaises, au Palais des congrès la semaine dernière. «Je vais chanter Working Mande Rita MacNeil. Je me suis dit que les jeunes ont leur chance et que les plus vieux devraient aussi l'avoir. Je suis une grand-mère et je voulais voir si j'étais capable de participer», explique Milla, chanteuse soliste d'Ottawa.

«J'ai 11 ans et je suis venue pour chanter You Can Let Go de Crystal Shawanda. Je pense que ça s'est bien passé», explique la jeune chanteuse Janica Benoit.

Calquée sur la version britannique de l'émission, la franchise canadienne se veut le reflet de la réalité canadienne, de sa diversité régionale et ethnique.

À 44 ans, Domagi le magicien, de Terrebonne, est aussi venu tenter sa chance: «Ça fait 25 ans que je suis dans le domaine de la magie. C'est ma première audition. C'est ma femme qui m'a inscrit. J'ai reçu un courriel de Canada's Got Talent et j'étais très surpris. Je travaille avec des colombes, des parasols, des feux d'artifice et mon chien.»

Le grand gagnant de Canada's Got Talent recevra 100 000$ et aura la chance de se produire dans un spectacle à Las Vegas dont on ignore encore le titre.

«L'idée de faire une version canadienne vient de CityTv, propriété de Rogers. Le prix de la franchise varie selon le pays, sa population et son histoire. Aux États-Unis, on paie bien sûr la plus importante somme. Le Canada représente 10% de la taille de son voisin américain, nos frais sont donc beaucoup plus modestes. Mais on veut 100% de l'audience!», s'amuse le producteur délégué de l'émission, Ed Robinson.

«On parle de 100 000$ en argent comptant. Aux États-Unis, c'est 1 million de dollars payables sur 40 ans! Un prix intéressant pour quelqu'un qui commence sa carrière. Sony Music et la société de Simon Cowell ont l'option de choisir certains candidats, gagnants ou non, et de les signer», ajoute M. Robinson, qui a également travaillé sur Canadian Idol et So You Think You Can Dance Canada.

La clé du succès de Canada's Got Talent résidera également dans la composition de son jury, dont on ignore encore les membres. «C'est l'émission de variétés par excellence sous sa forme moderne, précise Ed Robinson. Je peux vous confirmer que le Canada a du talent! On a vu de très bons numéros jusqu'ici.»