Catherine Trudeau a marqué l'histoire de la télé québécoise avec son incarnation de Lyne-la-pas-fine dans la série maintes fois primée Les Invincibles. Au point qu'elle aurait pu demeurer prisonnière du rôle de la détestable mégère.

C'est donc avec un soupir de soulagement que la comédienne a décroché l'an dernier une place importante dans la distribution de Mirador. «C'est un vrai beau cadeau, surtout après Les Invincibles. Je suis revenue par la grande porte», confie-t-elle sur le plateau de tournage.

Dans la série réalisée par Louis Choquette, l'actrice incarne Chantal Boutin, une cadre intermédiaire dans la firme de relations publiques. Stressée de nature, souvent dépassée, cette trentenaire célibataire fera le point dans sa vie au cours de la prochaine saison.

«Elle fait le bilan et elle n'aime pas ce qu'elle aperçoit. Elle se rend compte qu'elle met trop d'énergie dans son travail, sans doute pour oublier une vie personnelle catastrophique. Ce sera l'heure des remises en question pour Chantal: elle continue ou elle prend du recul», raconte Catherine Trudeau.

La comédienne aime la possibilité de jouer sur deux tableaux dans la série. «Le personnage fait le point entre l'univers dramatique de l'histoire principale et l'univers plus ludique, c'est-à-dire la vie de bureau. J'ai la chance d'évoluer entre ces deux pôles», estime-t-elle.

Dans la vraie vie, Catherine Trudeau affirme être passablement imperméable au stress. «Mais soudainement, il m'arrive de me sentir dépassée. Alors là, je fais tout un show! Mais juste mon chum et quelques amis m'ont vue ainsi», confie-t-elle, sourire en coin.

L'amour de la littérature

Depuis le début de sa carrière, on a surtout aperçu la comédienne dans des séries à gros budget et au cinéma. Son dernier rôle dans un téléroman remonte à Quatre et demi, il y a dix ans. «Déjà!» s'exclame-t-elle.

Si elle apprécie le jeu subtil qu'exige la caméra, elle aime aussi monter sur les planches. «Le théâtre nous oblige à laisser aller quelque chose. Le cinéma ou la télévision permet de conserver des moments que l'on peut revoir. Le théâtre est éphémère et il faut apprendre à accepter qu'il n'en reste rien quand le rideau tombe», souligne-t-elle.

L'actrice n'a cependant aucun rôle à l'agenda dans les prochains mois. En septembre, elle sera porte-parole du prix Jeunesse des libraires du Québec. «J'étais porte-parole du Prix des libraires depuis cinq ans. Cette année, je change de zone», annonce cette diplômée en littérature au conservatoire.

«C'est tellement important de faire aimer la littérature aux enfants. C'est un cadeau de la vie que mes parents m'ont fait. C'est un héritage inestimable. Quand tu as développé le goût de la lecture, tu n'es jamais seul.»

Mirador. Mardi, à 21 h. Dès le 13 septembre, à Radio-Canada.