Le «big C» du titre, c'est pour «cancer». Imaginer une comédie, même noire, sur le sujet, demande un effort. Mais il semble que les créateurs et scénaristes américains soient doués pour cela puisqu'ils le font avec succès, depuis trois saisons, avec le grinçant Breaking Bad. Et qu'ils remettent ça avec l'époustouflant The Big C.

En fait, il suffit de plonger dans cette série (13 épisodes, en anglais avec sous-titres anglais ou français) pour se rendre compte que sa vedette, la formidable Laura Linney, ne ment pas quand elle dit (dans les suppléments, très éclairants) que «ce n'est pas une série sur le cancer et la mort, mais sur la vie et sur le fait que vieillir est un privilège». Cela semble une phrase promotionnelle, c'est pourtant la vérité.

The Big C, donc, c'est l'histoire de Cathy Jamison. Elle est mariée, a un fils adolescent, enseigne l'histoire au secondaire. Et vient d'apprendre qu'elle a un cancer terminal. Alors? Alors elle décide de ne rien dire à personne. Les mois qu'il lui reste à vivre, elle veut... les vivre. Pas être perçue comme une morte en sursis par ceux qu'elle aime et qui l'aiment. Sauf que sa façon de voir ses proches et la vie, elle, va changer. D'incompréhensible façon pour les principaux concernés - son mari, au comportement infantile, qu'elle met à la porte de la maison; son fils, qui a un pied dans l'adolescence et un pied dans l'âge adulte... et ne sait donc plus sur lequel danser; son frère, qui a opté pour la rue et le vert comme mode de vie; sa voisine, veuve et revêche; etc.

Bien sûr, les uns comme les autres, découvriront la vérité. Chacun au moment propice. Il y aura des larmes (comment ne pas terminer cette première saison autrement qu'avec une boîte de kleenex?), mais il y aura aussi des rires. Et un tas, un gros tas de sourires, tant chaque épisode est bien écrit; tant le ton, si risqué à première vue, est maîtrisé au bout de quelques épisodes; tant les personnages sont attachants - même si Oliver Platt en mari et John Benjamin en frangin en font beaucoup, mais ils finissent par quitter les rangs de la presque caricature pour vraiment s'incarner.

THE BIG C 1



CRÉÉE PAR DARLENE HUNT. AVEC LAURA LINNEY, OLIVER PLATT, JOHN BENJAMIN HICKEY, GABRIEL BASSO, PHYLLIS SOMERVILLE.