Si vous trouvez que le son des publicités à la télévision est plus élevé que celui des émissions elles-mêmes, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) veut vous entendre.

Le CRTC a lancé jeudi une consultation publique concernant l'intensité sonore des messages publicitaires diffusés à la télévision.

Les téléspectateurs ont jusqu'au 18 avril pour soumettre leurs observations à l'organisme de réglementation fédéral, qui désire résoudre le problème de l'intensité sonore de messages publicitaires qui dépasse celle d'émissions.

Il n'existe aucune loi au Canada pour encadrer l'intensité sonore des publicités à la télévision.

Aux États-Unis, une loi en ce sens a récemment été adoptée, et au Royaume-Uni, des règlements ont été promulgués en 2008 pour éviter les messages publicitaires avec une intensité sonore excessive ou des fréquences aiguës.

Dans un communiqué de presse, le président du CRTC, Konrad von Finckenstein, a affirmé que les annonces d'une forte intensité sonore étaient la «source d'un ennui important pour les Canadiens».

«Les téléspectateurs ne devraient pas devoir réajuster le volume de leur appareil à chaque pause (publicitaire), et nous verrons avec l'industrie de la radiodiffusion à trouver une solution acceptable.»

Au cours des trois dernières années, le CRTC a reçu plus de 600 plaintes concernant le niveau sonore de publicités télévisées.

La semaine dernière, la députée conservatrice Nina Grewal a déposé un projet de loi d'initiative parlementaire prévoyant l'obligation pour les télédiffuseurs de s'assurer que l'intensité sonore des messages publicitaires et des émissions soit similaire.

«Il s'agit d'une plainte courante, a-t-elle fait valoir. Vous regardez une émission à un volume approprié, le son coupe pour une pause publicitaire, puis vous sursautez soudainement dans votre fauteuil à cause de la force sonore.»

Interrogé à propos du projet de loi, qui sera débattu le mois prochain, le chef libéral Michael Ignatieff s'est dit ouvert et a ajouté que ce problème touchait des millions de Canadiens.

Sur son site Web, le CRTC explique pourquoi les niveaux sonores des émissions et des messages publicitaires peuvent varier. Parmi ces raisons figurent les techniques de production des messages publicitaires, la restructuration du son - technique qui permet de varier les fréquences auxquelles l'ouïe est sensible pour attirer l'attention -, et le fait que les messages publicitaires suivent parfois une scène calme.

Le CRTC s'interroge concernant l'application des niveaux sonores cibles recommandés en 2009 par l'Advanced Television Systems Committee, l'agence de normalisation pour les diffuseurs en Amérique du Nord.

Le CRTC souhaite entendre l'opinion de citoyens et d'experts concernant des mesures de nature réglementaire et technique qui pourraient garantir que l'intensité sonore perçue des messages publicitaires ne dépasse pas celle des émissions. L'organisme veut également connaître les coûts associés à ces mesures.