L'idée semblait bonne et, dans un premier temps, elle a tenu ses promesses: les neuf épisodes de Caprica regroupés dans le coffret Season 1.0 jetaient un éclairage extrêmement prometteur sur les origines de l'univers qui allait devenir celui de Battlestar Galactica. D'où venaient les Cylons? Pourquoi cette haine du genre humain qui les avait créés? Autant de questions sur lesquelles cette première partie de première saison commençait à lever le voile... avant de s'embourber dans sa seconde moitié (neuf épisodes, en anglais avec sous-titres français et anglais). Sans donner les réponses espérées. En complexifiant les intrigues dans un flou non artistique. Et en faisant porter ce récit aux élans de tragédie par des personnages auxquels on ne s'attache pas.

Finalement, les cotes d'écoute non satisfaisantes ont poussé le réseau Syfy à annuler la série. Le plus dommage là-dedans, c'est que le dernier segment de cette Season 1.5 laissait penser que les créateurs et scénaristes avaient trouvé un filon. On ne saura jamais s'il aurait été riche.

Bref, Caprica - par laquelle on peut faire un détour si l'on a vraiment aimé Battlestar Galactica... et pardonné sa finale déplorable - se déroule 58 ans avant les événements que l'on sait, c'est-à-dire l'extinction quasi totale de la population des 12 planètes colonisées par les humains. Les responsables de ce génocide: les Cylons, entités cybernétiques quasi indestructibles aux allures de robots - mais qui peuvent, aussi, avoir apparence humaine. Leur créateur: Daniel Graystone. Leur «mission»: servir de soldats et de travailleurs.

Sauf qu'en ces temps de tensions entre les adeptes du polythéisme (la vaste majorité) et du monothéisme (qui se livrent à des actes de terrorisme pour faire valoir leur point de vue), Graystone perd sa fille dans un attentat. Une adolescente aussi rebelle que géniale qui avait trouvé le moyen de créer un double virtuel d'elle-même. Double qui deviendra le germe de la parcelle «d'humanité», de «conscience», qui fera des Cylons autre chose que de simples robots.

Ce sera le début de la fin... mais on ne découvrira jamais exactement comment. On en apprendra par contre un peu plus sur l'enfance de William Adama, pivot de Battlestar Galactica dont les jeunes et vigoureuses années feront prochainement l'objet d'une autre série, Blood&Chrome, qui se déroule pendant la première guerre contre les Cylons. Peut-être est-ce là que les bonnes idées laissées en plan dans Caprica prendront leur envol. Souhaitons-le!

CAPRICA 1.5

CRÉÉE PAR REMI AUBUCHON, RONALD D. MOORE ET DAVID EICK. AVEC ERIC STOLTZ, ESAI MORALES, PAULA MALCOMSON.

** 1/2