Jean-Charles glisse au deuxième but et s'esquinte une cheville. On ne vous dira pas laquelle, mais retenons que ce ne sera pas le seul malheur qui frappera Les Boys au cours de la quatrième saison de la télésérie inspirée des films à succès du même nom. Les Québécois retrouveront leurs antihéros favoris en janvier 2011 à l'antenne de Radio-Canada, probablement le lundi soir à 21 h.

Mais quoi? Stan, Méo, Bob et les autres délaissent-ils la patinoire, lieu de toutes les libérations, pour le bucolique losange de balle molle? «Un problème de glace strictement temporaire», nous disait hier le producteur Richard Goudreau pendant que le réalisateur Louis Saïa dirigeait des «reprises» de scènes de balle-molle, au parc Beaubien. Ici, Julien (Roc Lafortune) en voltigeur hyperstoïque; là, Marcel (Luc Guérin) portant ses formidables culottes de balle à l'ancienne, c'est-à-dire jusqu'aux genoux. Avec bas écarlates.

Au marbre, Ronnie le rookie, lui, fait voir toute la fluidité de son élan; à un moment, le nouveau cook de la brasserie chez Stan va «en mettre une de l'autre bord». Entre-temps, Antoine Bertrand savoure son bonheur de jeune comédien. «Quand le premier film des Boys est sorti, explique la recrue de la série, je n'étais pas encore entré à l'École nationale de théâtre. Et je me disais que cette affaire-là était arrivée trop vite. Quinze ans plus tard, je réussis à me retrouver avec le top 10 des nonos québécois: Rémy Girard, Marc Messier, Pierre Lebeau, Guérin, Verville... C'est un honneur qui me pousse à m'élever d'un cran dans l'échelle des nonos...» Antoine Bertrand s'apprête par ailleurs à tourner dans un film. «Un film québécois, oui, parce que je ne fais pas encore de films autrichiens...»

Pierre Verville non plus. Parce qu'il n'en aurait pas le temps. «J'ai abandonné la tournée pour consacrer plus de temps à mes enfants. Depuis une douzaine d'années, je travaille surtout à la radio (de Radio-Canada) et Les Boys, pour moi, ont remplacé la scène», nous dira cet artiste aux multiples talents. «Je n'ai pas un grand rôle, mais j'aime travailler avec cette grosse équipe. Et avec Louis Saïa qui est excellent dans la direction d'acteurs, on ne le dira jamais assez. Je continue d'apprendre au contact de tout ce monde-là. C'est merveilleux.»

Stan (Girard), Bob (Messier) et Méo (Lebeau) ne participaient pas au match de balle parce qu'ils n'étaient pas encore revenus de Cuba où les a amenés une sombre histoire de casino dans laquelle le coach, pas chanceux en affaires, a tout perdu. Mais il peut aussi s'avérer fin limier. Surtout quand Bob le met sur la piste...

«Deux des 13 épisodes ont été tournés à Cuba», souligne Louis Saïa qui y voyait une petite motivation supplémentaire. «Dans une série à succès comme les Boys, on doit se servir de tout ce qu'on peut pour garder les gens en alerte. Avec tous ces comédiens de talent, certains ont parfois tendance à se laisser aller au cabotinage: ils veulent faire rire les autres autour.»

Faire rire les boys, oui, comme à l'école... Mais que faut-il pour diriger des acteurs comiques? «Tout est dans le rythme», lance Louis Saïa qui a aussi dirigé des films dramatiques. «Pour moi, l'humour tient plus au rythme qu'à une composition loufoque.»

D'un bord, «la dureté du mental»; de l'autre le rythme: Les Boys sont durs à battre.