Pour son «méchant» absolument terrifiant de douceur (!) qu'incarne avec brio John Lithgow, pour sa finale totalement déchirante et surprenante, et pour sa formidable façon de se renouveler, l'an quatre de Dexter (12 épisodes, en anglais) prouve que cette série est de celles à ne pas abandonner. Et à adopter - message à ceux qui n'osent se plonger dans ces eaux très troubles par crainte d'en venir à trouver sympathique ce tueur en série particulier: les auteurs font bien attention de ne pas «glorifier» son... oeuvre. Et ils y parviennent saison après saison, atteignant des sommets en ce sens dans celle-ci.

Dexter Morgan, à la fin de la saison trois, allait devenir papa. Il l'est quand commence la quatrième. Marié à la blonde Rita, avec qui il partage une maison de banlieue - pelouse, voisins et BBQ compris. Rien pour plaire au sombre «passager» qu'il porte en lui et l'inspire à tuer, de façon rituelle, les méchants que la justice, aveugle, a laissé s'échapper.

Face à lui, un ennemi. Un tueur en série auquel il est plus lié qu'il ne le croit dans la première saison, une petite amie des plus tordues dans la deuxième, un politicien en quête d'amitié particulière dans la troisième. Et, dans celle-ci, un père de famille exemplaire. Entrée de John Lithgow dans une performance mémorable. Il est un mari aimant, un papa gâteau, un homme d'église, un pilier de la communauté. Quand il ne tue pas. De telle(s) manière(s) que Dexter va être littéralement fasciné. Et va étudier de près ses méthodes. Tout en écoutant plus ou moins le «fantôme» de son père adoptif, plus présent que dans les saisons précédentes. Peut-être, justement, parce que Dexter est moins obéissant au «code» qu'il lui a créé.

Bref, une quatrième saison palpitante. Où Dexter fait des erreurs qu'il ne se pardonnera pas et nous non plus. Il est de plus en plus un antihéros. Dont ceux qui suivent ses aventures en direct pourront découvrir les nouveaux tourments à compter du 26 septembre, alors que commencera la diffusion de l'an cinq. Chanceux?

DEXTER 4

CRÉÉE PAR JAMES MANOS JR. AVEC MICHAEL C. HALL, JENNIFER CARPENTER, JOHN LIGHTGOW, JULIE BENZ.

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