L'Allemagne a remporté l'Eurovision 2010 samedi à Oslo avec la jeune Lena, qui devient la deuxième Allemande à être couronnée depuis la création du concours il y a 55 ans.

Donnée par avance comme une des grandes favorites, Lena, qui vient de souffler ses 19 bougies et de passer son bac, a triomphé avec Satellite, une chanson entraînante devenue un hit dans son pays où elle était jusqu'alors inconnue du grand public.

«Je n'ai jamais pensé que quelque chose comme ça pourrait m'arriver», a déclaré à la télévision la jeune femme, qui a appris à danser la danse classique, le jazz et le hip hop dans son enfance.

«Absolument choquée», elle a dit ne pas être «suffisamment forte» pour pouvoir porter son trophée.

L'Allemagne, qui n'avait jusqu'à présent remporté l'Eurovision qu'une seule fois en 1982, organisera donc la prochaine édition l'an prochain.

La Turquie et la Roumanie sont arrivées respectivement deuxième et troisième à l'issue du vote combinant suffrage populaire et jurys professionnels à travers l'Europe.

Une clameur a retenti en Allemagne, aussitôt le verdict connu, à Hambourg ou à Hanovre, ville natale de la jeune chanteuse allemande, où des milliers de fans étaient rassemblés devant des écrans géants, ou encore dans certains bars berlinois qui retransmettaient l'Eurovision en direct.

En une semaine, l'Allemagne s'est prise de passion pour la fraîcheur et la spontanéité de la jeune femme qui a été jusqu'à séduire par ses boutades en réponse aux critiques sur son accent en anglais ou aux questions sur sa vie privée.

«Lena, tu fais d'un rêve une réalité», proclamait en une de son site internet le tabloïde Bild-Zeitung, parlant d'une victoire «sensationnelle». «Incroyable! Lena tourne la tête à l'Europe et gagne», titrait de son côté le quotidien régional Hamburger Abendblatt.

Selon les organisateurs, plus de 120 millions de personnes devaient être devant leur téléviseur pour suivre l'événement --un des plus regardés de la planète-- diffusé dans 39 Etats européens mais aussi en Birmanie, en Australie et en Nouvelle-Zélande.

Seul incident de la soirée, un spectateur, identifié comme Jaume Marquet Cot --un Catalan coutumier de la chose--, a réussi à se hisser sur scène alors que l'Espagnol Daniel Diges interprétait Algo pequenito. Le chanteur a été autorisé à se produire une deuxième fois.

Pour le reste, tous les ingrédients traditionnels de l'Eurovision étaient réunis dans la salle Telenor Arena, près d'Oslo: divas sculpturales, playboys bronzés et dépoitraillés, costumes exubérants, strass, paillettes et jeux de lumières.

Le show a été ponctué par une gigantesque flash mob réalisée aux quatre coins d'Europe et à laquelle a aussi pris part la princesse Mette-Marit de Norvège.

Comme chaque année, le vote a été influencé par la logique de blocs: la Grèce a donné ses 12 points à Chypre qui lui a retourné la politesse, la Serbie a attribué les siens à la Bosnie-Herzégovine, et le Bélarus à la Russie.

Plus surprenant, la Russie a donné 10 points à la Géorgie, moins de deux ans après qu'une guerre eut opposé les deux pays.

Représentée par Jessy Matador avec Allez Olla Ole, la France, qui n'a plus remporté l'Eurovision depuis 1977, a terminé à la 12e place. Et la Grande-Bretagne à la dernière.