Un Star Académie version lyrique. Apéro à l'opéra est en fait un docu-réalité diffusé prochainement sur ARTV et mettant en vedette des chanteurs amateurs, qui ont suivi une formation de plusieurs semaines à l'Opéra de Montréal. À l'instar des académiciens de la populaire téléréalité, ces Marc Hervieux en devenir ont participé à des répétitions et à un gala où, au lieu d'interpréter des pièces d'Isabelle Boulay, ils ont chanté des extraits de Tosca ou encore de Pagliacci.

Le premier des sept épisodes de la série, qui sera diffusée dès le 26 janvier à 19h, permet littéralement aux candidats - et aux téléspectateurs - de faire une incursion dans le monde souvent méconnu de l'opéra. Le but: démocratiser cette forme d'art «pour que les gens disent que l'opéra, c'est aussi hot que le hockey», a mentionné Pierre Vachon, directeur des communications à l'Opéra de Montréal, lors du lancement d'Apéro à l'opéra hier.

Au total, 168 candidats ont répondu à l'appel lancé par l'Opéra de Montréal l'été dernier, qui souhaitait souligner son 30e anniversaire en ouvrant ses portes à des amateurs pour leur offrir une formation lyrique avec des professeurs chevronnés. Parmi les aspirants, des gens qui exercent toutes les professions: enseignants, infirmières, agronomes, dirigeants d'entreprises et même chanteurs dans des groupes de rock.

Sur le lot, une trentaine de participants ont été retenus pour les auditions. Peu de temps avant le test ultime, la tension était palpable: nervosité, attente interminable dans le couloir, respirations profondes. Autre moment fort: l'affichage dans le couloir de la fameuse liste sur laquelle sont inscrits les noms des six chanteurs sélectionnés pour la formation. Ces moments cruciaux sont les premières images filmées par la caméra qui a suivi ces apprentis pendant plusieurs semaines.

Opéra pour les nuls

Par ailleurs, les téléspectateurs qui ne connaissent strictement rien à l'opéra et qui croient que Tosca ou encore Carmen sont les noms de téléromans italiens pourront suivre aisément les sept épisodes du docu-réalité. Bien tourné, Apéro à l'opéra, réalisé par Martin Talbot, présente une formule dynamique avec une alternance entre les témoignages des participants - quatre femmes et deux hommes - et les scènes tournées lors des ateliers.

Oubliant complètement la présence de la caméra, les candidats, les professeurs et les chanteurs sont d'une telle spontanéité que plusieurs scènes donnent lieu à des moments cocasses. La rencontre des élèves avec le ténor Marc Hervieux en est un exemple. «C'est la phrase cochonne de l'air! Il faut qu'on le sente!» lance-t-il à un participant qui répétait une pièce avec le plus grand sérieux.

«Je ne pensais pas aller jusque-là, mais t'es un ténor, il faut que je sorte le fouet», dit-il à un autre.

Puis, avec l'une des candidates, Marc Hervieux s'est installé littéralement... à genoux pour répéter un air avec elle.

Déjà à l'Opéra

Par ailleurs, en novembre dernier, lorsque la fin de la formation a sonné, trois participantes ont été sélectionnées pour prendre part au gala de fin d'année de l'Opéra de Montréal: Lise Brunelle, Sophie Lemaire et Annie Sanschagrin.

Parmi les trois chanteuses, Annie Sanschagrin, âgée de 36 ans - mère de cinq enfants qui a déjà chanté dans des groupes de heavy metal - a été couronnée grande gagnante. Elle montera donc sur la scène de la Place des Arts pour deux représentations de Tosca le 26 janvier et le 13 février. «Je suis très surprise, je ne m'attendais pas à ça du tout, a confié hier la principale intéressée, qui était présente au lancement en compagnie des cinq autres participants. Je ne m'attendais même pas à faire partie des six finalistes.»

Et pour la suite des choses? «C'est sûr que je poursuis, affirme-t-elle. Je ne suis pas née de la dernière pluie, alors peut-être qu'il n'arrivera rien. Mais c'est sûr que je vais continuer à travailler parce que la passion, elle n'est pas partie.»

Les épisodes d'Apéro à l'opéra seront diffusés chaque mardi sur ARTV du 26 janvier au 9 mars à 19 h.