Marge, Homer, Bart, Lisa et Maggie fêtent cette semaine les vingt ans des Simpson, la famille américaine la plus loufoque du petit écran dont les histoires rocambolesques dessinent en creux un portrait au vitriol des États-Unis.

Des timbres édités à leurs effigies, la Une de Playboy mettant en scène une Marge à moitié-nue, sont autant d'illustrations de l'influence des petits bonhommes jaunes sur la culture populaire américaine depuis qu'ils sont apparus pour la première fois à l'écran le 17 décembre 1989.

La célèbre expression d'Homer quand il est dépité, «Doh», a même intégré le dictionnaire Oxford English au début du siècle.

Mais les Simpson ne se contentent pas des États-Unis. La SNCF a ainsi eu recours à la voix française d'Homer cette année pour réaliser des canulars dans une quinzaine de gares de l'Hexagone à l'occasion du 1er avril tandis que l'Équateur interdisait la diffusion de la série dans la journée au nom de la protection de l'enfance.

«Les Simpson ont tout de suite touché la corde sensible des téléspectateurs dans tout le pays en se moquant d'eux et de leur histoire», indique un communiqué de la Fox, la chaîne conservatrice qui diffuse la série.

Le succès de cette désopilante satire de la famille américaine, doyenne des sitcoms, a même surpris Matt Groening le créateur de ces personnages vivant dans l'ombre d'un réacteur nucléaire dans une ville fictive: Springfield.

«Je savais que la série serait un succès mais je n'aurais jamais pensé qu'il serait aussi énorme, que ça durerait aussi longtemps et que ça deviendrait un phénomène mondial», a indiqué récemment Matt Groening.

La série qui est dorénavant la comédie la plus longue de l'histoire de la télévision américaine, va donner lieu à la diffusion le 10 janvier d'un documentaire sous la direction de Morgan Spurlock, le réalisateur mis en nomination aux Oscars pour son documentaire de 2004 Super size me.

«La première fois qu'ils m'ont appelé à ce sujet, j'ai cru que c'était une blague et j'ai raccroché», explique Morgan Spurlock. «Puis mon agent m'a appelé et m'a dit «non, non, c'est pour de vrai». Je me suis senti mal. Et quand je me suis réveillé, j'ai appelé tout mon répertoire pour leur faire part de la chose la plus cool qui me soit arrivée dans ma carrière», a-t-il déclaré.

La popularité des personnages et de leurs invités est si grande aux États-Unis que plusieurs anciens présidents, Bill Clinton, George Bush ou Jimmy Carter ont été représentés dans la série.

Alors que l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair et le propriétaire de Fox Rupert Murdoch avaient enregistré leur propres voix à l'occasion de leur apparition dans le dessin animé, une parodie du président français Nicolas Sarkozy a été diffusée le 15 novembre sans son consentement.

Dans cet épisode intitulé «Le diable s'habille avec nada», Carla Bruni-Sarkozy apparaît seule dans un premier temps, lors d'une soirée chic. Le décor rappelle la salle des fêtes de l'Élysée. Elle fume une cigarette et fait la cour à l'un des personnages, Carl accompagné de Homer.

Après quelques échanges, le personnage de la Première dame de France se précipite dans ses bras et lui assène: «Je veux faire l'amour, tout de suite!»

Un peu plus tard, on retrouve Carla et Nicolas dans le bureau présidentiel. Elle boit un verre de vin, tandis que le chef de l'État est en train de déguster un camembert. «Alors, tu te sens cosy («à l'aise») avec Sarkozy?», dit le président.

Les Simpson, dont les aventures ont été portées au grand écran avec succès en 2007, sont assurés d'apparaître à la télévision américaine jusqu'à au moins 2011, ce qui doit porter à au moins 493 le nombre total d'épisodes.