Au Québec, la chaîne TV5 a obtenu ses meilleurs résultats d'écoute de l'automne en diffusant lundi soir, coup sur coup, les deux premiers épisodes de la prestigieuse série Apocalypse, la 2e Guerre mondiale.

«Considérant que c'est une grosse soirée de programmation télé, c'est très intéressant, très satisfaisant pour nous», a indiqué Denis Baby, le directeur ventes et marketing pour TV5 Canada.

Selon les données préliminaires d'auditoires de BBM, 159 300 téléspectateurs ont regardé le premier épisode, L'agression (portant sur les événements ayant mené au retour à la guerre) diffusé à 20h.

Le deuxième documentaire, L'écrasement (la première année complète de guerre avec la déconfiture de la France) a capté l'attention de 171 500 téléspectateurs.

La présentation en rafale des deux premiers épisodes, un soir où la concurrence est vive avec les chaînes généralistes, marquait le début de cette série de six épisodes.

Les quatre autres épisodes seront diffusés au cours des prochaines semaines, les lundis à 20h (Le choc, L'embrasement, L'étau et L'enfer).

En France, la série s'est terminée en ayant réussi à attirer près de huit millions de téléspectateurs. Elle a rassemblé 6,5 millions de téléspectateurs en moyenne, ce qui signifie environ 30% de l'auditoire, un score important. Plus de 70 pays ont acheté la série.

Ceux qui sont derrière le projet ont mis le paquet: 50% d'images inédites, images restaurées, plus d'un an de travail pour la colorisation, haute définition, bande sonore reconstituée avec des bruits authentiques, son Dolby, sans oublier une perspective nouvelle, pouvant intéresser les jeunes par exemple.

Les images nous font voir le vécu des soldats qui sont allés au front, des civils qui ont dû prendre la poudre d'escampette et les dirigeants des pays en guerre.

«Le documentaire montre les visages, de préciser M. Baby. On explique en termes humains et non pas en termes de stratégies, de tactiques ou de percées. Le fil historique est facile à comprendre.»

«Les réactions ont été très favorables, notamment en ce qui a trait à la colorisation, qui rajoute à l'expérience. On avait déjà des bouts de films en couleurs et on voit qu'il y a peu de différences (avec les couleurs ajoutées au noir et blanc, un processus qui a pris 13 mois). Les commentaires sont très positifs», a fait valoir M. Baby.

Les férus d'histoire ont pu voir ces «nouvelles images» de cette guerre qui a fait 50 millions de victimes. Les réalisateurs ont eu accès aux fonds d'archives réunissant tout ce qui a été tourné pendant le conflit. Des familles, françaises et allemandes, entre autres, ont alimenté le fonds.

«Il y a beaucoup de matériel inédit, fourni par des familles de GI qui revenaient, ou des oublis dans les greniers. C'est revenu dans l'espace public», a indiqué M. Baby.

C'est TV5 Monde qui a fait l'acquisition de la série produite par France 2, série qui a nécessité deux ans et demi de travail.

C'est l'équipe de l'historien Daniel Costelle et de la réalisatrice Isabelle Clarke qui sont derrière ce projet. Les commentaires de Costelle sont lus par la voix grave de Mathieu Kassovitz alors que la musique originale est du Japonais Kenji Kawaï.

Les gens d'ici peuvent aussi voir le documentaire en reprise le mardi, à 13h, et se rabattre sur le site web de TV5 Canada dans une section consacrée à la série, produite dans le cadre du 70e anniversaire de la plus grande tragédie du 20e siècle.

«Cela permet de voir d'autres documents, d'approfondir des événements ou d'en savoir plus sur certaines personnalités, tout en pouvant avoir un aperçu des prochains épisodes», a conclu M. Baby.

On peut notamment voir de quelle façon l'équipe a travaillé à la cueillette de 650 heures d'archives.

Un vidéo clip porte sur des images horribles que la télé n'a pas retenues, dont une montrant un soldat presque découpé en deux que l'on sort d'un char. On a prévu des avertissements pour coeurs sensibles.