Ne pouvant compter sur Rock et Belles oreilles, Radio-Canada a choisi de terminer l'année 2009 sans le traditionnel Bye Bye, une décision qui n'a rien à voir avec la controverse ayant entouré la dernière édition de la revue de fin d'année, selon la directrice générale de la télévision française, Louise Lantagne.

Comme l'an dernier, la société d'État proposera une version spéciale allongée de Tout le monde en parle qui permettra de fracasser l'année et d'arriver en 2010 sous une note humoristique.

«Ce fut très concluant l'an dernier (avec la présence de nombreux leaders politiques) et l'on considère que c'est une formule gagnante» a soutenu Mme Lantagne.

En dévoilant sa décision lundi, Radio-Canada a dit miser sur des valeurs sûres tout au long de la soirée du jeudi 31 décembre, avec les mêmes émissions spéciales de l'an dernier, à l'exception du Bye Bye qui avait aussi été absent des ondes, rappelons-le, entre 1999 et 2006.

Et Dieu créa Laflaque débutera la soirée après le bloc de nouvelles, suivi de Infoman 2009, et de Tout le monde en parle après le Téléjournal de 21h00.

Comme l'an dernier aussi, l'émission Studio 12 sera la première de l'année 2010 en accueillant Mes Aïeux, qui a, dit l'animatrice Rebecca Makonnen, «la capacité de rassembler toutes les générations».

Toutes les émissions seront préenregistrées.

La directrice générale de la télévision française n'a pas caché que son choix portait sur RBO mais le contexte ne s'y prêtait pas pour cause d'«agenda» trop chargé du côté du clan Guy A. Lepage-RBO.

«On aurait aimé avoir le Bye Bye, a affirmé Mme Lantagne. On en a discuté mais Guy ne pouvait pas faire les deux», a-t-elle soutenu.

«En fait, c'est impossible de faire les deux», a renchéri Lepage. Si on fait le Bye Bye, il n'y a pas de Tout le monde en parle et vice versa. Et en plus, tous les membres du groupe travaillent sur divers projets», d'ajouter le coloré animateur.

On ne cache pas aussi que l'annonce des compressions de personnel, plus tôt dans l'année, tombe mal.

«Le Bye Bye coûte cher à faire, a rappelé Lepage. On aurait été mal à l'aise de le faire alors que 800 employés perdent leur job. Nous, avec nos racines sociales-démocrates, on ne voulait pas ça.»

«Tout le monde en parle sera simple, festif et rassembleur», a promis Lepage, rappelant que les leaders politiques se sont donnés la main pour faire une excellente émission en fin de 2008.

Louise Lantagne a dû s'expliquer toutefois sur les alternatives à RBO qui s'offraient à la société d'État.

«Des gens se sont manifestés. Mais c'est sérieux, de faire le Bye Bye. Ça prend des gens chevronnés. RBO ne peut pas le faire. On n'aurait pas envisagé Véro qui accouchera bientôt. Le scénario nous a ramenés à notre essai de l'an dernier, une formule gagnante», a-t-elle précisé pour justifier la décision qui tombe trois mois avant la fameuse journée.

Mais la décision prise n'a rien à voir avec le tollé ayant suivi le Bye Bye 2008, jure Mme Lantagne, qui s'est portée à nouveau à la défense du couple Véronique Cloutier et Louis Morissette.

«Ce Bye Bye n'a pas été un fiasco. Des numéros ont été bien réussis. Ca donné 4,5 millions de téléspectateurs. C'est sûr que 10 000 ou 200 000 téléspectateurs qui ne sont pas contents, ça paraît. Oui, il y a eu des critiques mais on s'est expliqué là-dessus toute l'année» a-t-elle souligné.

«Véro et Louis se sont autoflagellés sur la place publique, a dit la patronne de la programmation, tout en maintenant sa confiance envers le couple.

«Après la controverse, on a dit à Louis, tu vas faire C.A. quatre (la suite de la série écrite par Morissette) et on a confié à Véro l'animation du Gala des Gémeaux», a conclu Mme Lantagne.

L'an dernier, rappelons-le, la revue de l'année avait généré un déluge de plaintes de téléspectateurs outrés.

Tout récemment encore, le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) concluait que le Bye Bye 2008 avait dépassé les bornes et affirmait que la Société Radio-Canada devrait s'excuser auprès des téléspectateurs.

À ce sujet, la direction a indiqué qu'elle travaille avec le CRTC et que son service des Affaires règlementaires se penche sur cette requête ayant trait aux excuses.