La télévision libanaise LBC, contrôlée en partie par le milliardaire saoudien Walid Ben Talal, est menacée d'interdiction en Arabie saoudite pour avoir diffusé une émission où un Saoudien se vantait de sa vie sexuelle, a indiqué mardi le quotidien Asharq Alawsat.

Lebanese Broadcasting Corporation (LBC), basée à Beyrouth, pourrait ainsi se voir interdite d'opérer en Arabie, a précisé le journal, citant un juge de la ville de Jeddah, dans l'ouest du royaume.

Selon le journal, la justice saoudienne continue d'examiner les accusations susceptibles d'être portées contre le Saoudien, Mazen Abdel Jawad, dont les déclarations sur LBC en juillet ont conduit à son arrestation vendredi.

Deux autres personnes qui ont participé à l'émission Ligne rouge ont été arrêtées et une troisième s'est enfuie au Maroc, selon la police.

Durant l'émission, Jawad avait expliqué avoir eu sa première expérience sexuelle à l'âge de 14 ans. Il avait également raconté comment il utilisait la fonction Bluetooth de son téléphone portable pour tenter d'entrer en contact avec des Saoudiennes disposant également de cette fonction technologique de radio à courte distance et obtenir des rendez-vous galants, dans un pays où la mixité est strictement interdite. Il avait aussi fourni des recettes aphrodisiaques.

À la suite de son témoignage, une centaine de plaintes avaient été déposées auprès des autorités judiciaires, conduisant à son arrestation.

En Arabie saoudite, pays ultraconservateur régi par une interprétation puritaine de l'islam, la loi impose une stricte séparation des sexes et interdit les rencontres entre femmes et hommes n'ayant pas de relation familiale. La police religieuse inspecte régulièrement les restaurants et autres lieux fréquentés par la jeunesse.

L'affaire braque une fois encore l'attention sur Walid ben Talal, dont le groupe multimédia, Rotana, tente de réintroduire le cinéma en Arabie saoudite. Un festival du cinéma à Jeddah, coorganisé par Rotana, vient d'être interdit sous la pression de religieux conservateurs.

Le PDG de LBC, Pierre Daher, interrogé par l'AFP, s'est refusé à commenter l'affaire.