Le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC), qui s'apprête à rendre des décisions cruciales pour l'avenir de la télévision conventionnelle, a entendu, samedi, à Toronto, des diffuseurs faire part de leurs craintes de voir disparaître la programmation régionale.

Avec les dépenses qui grimpent, les revenus publicitaires qui s'amenuisent et la fragmentation de l'auditoire attribuable à la prolifération des chaînes spécialisées, plusieurs stations de télévision locales sont en danger à travers le pays.

Personne ne sait encore ce qu'il adviendra de la télévision conventionnelle, qui doit aujourd'hui faire sa place parmi les chaînes spécialisées et payantes, le satellite et les nouveaux médias, a mentionné la commissaire du CRTC pour l'Ontario.

«Nous ne pouvons pas simplement la laisser s'éteindre, a affirmé Rita Cugini au groupe de diffuseurs réunis à l'invitation de l'Association des journalistes électroniques. Il n'y a pas rien pour l'instant qui peut offrir le même genre de services de base - la programmation locale, les nouvelles locales et les programmes d'intérêt national.»

Mme Cugini a affirmé que l'organisme fédéral s'apprêtait à rendre publiques des décisions qui auront des répercussions importantes pour la vie des stations de télévisions locales du pays.

Ces décisions seront rendues publiques le 6 juillet.

Un rapport précisera comment le CRTC entend modifier la formule de financement des stations de télévisions. Ces modifications pourraient avoir un impact majeur sur plusieurs stations dont la licence vient à échéance à la fin août.

Le programme de financement destiné aux stations servant un auditoire de moins d'un million de personnes a été jugé inutile par plusieurs diffuseurs quand il a été présenté à l'automne.

Le président de l'Association des journalistes électroniques, Cal Johnstone, a indiqué que, si des modifications importantes sont apportées, le fonds pourrait permettre de «sauver certaines stations qui sont en danger».

M. Johnstone a affirmé que les diffuseurs étaient inquiets et avaient besoin de réponses de la part du CRTC. «Nous souhaitons des décisions claires sur lesquelles les diffuseurs et d'autres acteurs pourront se baser», a-t-il fait valoir.